Pollution de l'ex-usine EIF au cœur des Murs-à-Pêches

Environnement

Les mesures du Laboratoire Central de la Préfecture de Police sont rassurantes. Les mesures de concentration en polluants de l'air intérieur des logements des riverains du site sont « nettement inférieures aux valeurs toxicologiques de référence »

« À l'appui de ces études rassurantes qui seront, dans un souci de transparence, rendues publiques dans les jours qui viennent, estiment Gaylord le Chéquer, premier adjoint au Maire, en charge de la préservation du site des Murs à Pêches et Olivier Madaule, adjoint au Maire en charge de la santé, l’Établissement public foncier d’Île-de-France (EPFIF), propriétaire du site EIF, va pouvoir programmer la dépollution du site, en partenariat avec l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME). Comme nous nous y étions engagés la conduite de ces études était pour nous un préalable à la mise en œuvre de la dépollution et de nouvelles mesures seront conduites pendant les opérations de dépollution et à l'issue de ces dernières afin de prévenir toute évolution de la situation de la qualité de l'air intérieur des habitations des riverains du site. Par ailleurs, la dépollution du site EIF sera présentée aux riverains au cours d'une réunion publique en septembre, avant toute intervention. »

Depuis 1871, sur le site EIF situé au cœur des Murs-à-Pêches, différentes activités industrielles se sont développées, divers produits chimiques ont été stockés et utilisés, en particulier du tétrachloroéthylène (famille des COHV) ainsi que du benzène et autres BTEX. Dès 2012, des études environnementales conduites sur le site et ses abords montrent une pollution importante des sols, des eaux souterraines et des gaz du sol en COHV et BTEX. De 2013 à 2017, les eaux souterraines, l’air ambiant et l’eau du robinet sont surveillés sur le site et en 2015 en limite proche. Depuis 2016, des prélèvements hors site ont pu être réalisés dans des puits privés et le ru Gobétue qui ont montré l’extension de la pollution de la nappe.

Montreuil s'est engagée à mener des opérations de dépollution sans impact sur la santé des riverains du site à partir de mesures de la qualité de l'air intérieur des habitations riveraines.

« Attachée à veiller sur la santé des habitantes et habitants Montreuil veut s'assurer que le processus dépollution du site EIF mené par l'EPFIF soit sans impact sur la santé des riverains de cette ancienne usine. La Ville s'est donc engagée auprès des riverains à mener des études et prélèvements avant, pendant et après les opérations de dépollution » précise Sidonie Peyramaure, conseillère municipale en charge de la lutte contre les pollutions.

Pour respecter cet engagement, le service communal d'hygiène et de santé de la municipalité de Montreuil a mobilisé entre le 10 et 17 mai dernier, le Laboratoire central de la Préfecture de police de Paris (LCPP), structure neutre, compétente sur ces questions de pollutions des friches industrielles, pour qu’une campagne d’analyse de l’air ambiant et de l'eau du sol soit lancée dans les habitations mitoyennes auprès d'une douzaine de riverains volontaires habitant à moins de 200 m du site, représentant une quinzaine de points de mesure.

Les experts du LCPP ont posé durant 7 jours des capteurs passifs, constitués de charbon actif (matière absorbante des polluants) afin d'effectuer des mesures de concentrations de nombreux polluants dans les lieux de vie des habitations et un puits directement reliés à la nappe phréatique.  Les concentrations en tétrachloroéthylène et trichloroéthylène mesurées dans l'ensemble des logements situés à proximité du site EIF du 97, rue Pierre-de-Montreuil sont nettement inférieures aux valeurs toxicologiques de référence et notamment aux valeurs à long terme du HCSP, de l'ANSES et de l'OMS. Les concentrations mesurées sont ainsi toutes inférieures ou comparables à celles mesurées dans 95 % des logements français par l'Observatoire de la Qualité de l'Air Intérieur (OQAI)à l'exception d'un coin cuisine d'une habitation où la valeur mesurée en tétrachloroéthylène reste cependant faible et nettement inférieure aux valeurs sanitaires.

Concernant les mesures des BTEX (benzène, toluène, ethylbenzène et xylènes) les concentrations sont globalement faibles et fréquemment inférieures à la limite de quantification observable par la mesure.

Hors contexte de la pollution du site EIF, le LCPP a également mis en évidence (comme dans de très nombreuses habitations françaises), d'autres pollutions internes aux logements (l'a-pinène et l'acétate d'éthyle), émises par le bois, la peinture, les colles, les dissolvants de vernis et autres solvants. Si ces concentrations sont respectivement significatives dans deux habitations, elles restent cependant inférieures à la Concentration limite d'intérêt de l'ANSES et inférieures à la valeur toxicologique de référence (VTR) chronique par inhalation de l'ANSES.

Enfin, pour tous les autres COHV, les concentrations sont faibles et les valeurs maximales mesurées sont très nettement inférieures aux valeurs toxicologiques de référence. Quant à l'analyse d'un prélèvement d'eau d'un puits localisé dans une habitation, les valeurs de concentration sont faibles en COHV et en BTEX et ne présentent pas de concentration anormalement élevée.

Le traitement envisagé pour la dépollution du site EIF est un processus écologiquement vertueux, utilisé depuis les années 90, qui consiste en une dépollution in-situ d’extraction multi-phases combinée avec un dispositif de venting. Émetteur faible de gaz à effet de serre qui engendre peu de désagréments aux riverains.

Concrètement, une centaine d’aiguilles sont implantées dans le sol, entre 3 et 5 m de profondeur, pour extraire les polluants présents sous forme absorbée dans les sols, gazeuse dans les vides interstitiels du sol et dissoute/libre dans les eaux souterraines. Ces aiguilles sont reliées par réseau à un extracteur (pompe à vide) qui génère une dépression dans le sol (150 mbar de dépression dans les aiguilles). Les fluides (air et eau) extraits sont ensuite traités en plusieurs étapes (devésiculeur, séparateur, filtres à charbons actif) puis sont rejetés dans le réseau d’assainissement (eau) et dans l’atmosphère (air) à des teneurs conformes aux normes et seuils réglementaires. Les produits récupérés sous forme libre sont stockés avant d’être envoyés vers des exutoires adaptés. Cette phase de traitement in-situ dure entre 18 et 24 mois en fonction des résultats obtenus.

 

Contact presse:

Jean Tilloy, attaché de presse de la Ville de Montreuil - 06.63.12.85.10 / 06.30.71.80.07 / 01.48.70.60.38 – jean.tilloy@remove-this.montreuil.fr

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