Dimanche 17 novembre - Voyage de mémoire de 142 Montreuillois à Auschwitz-Birkenau

Jeunesse

Montreuil perpétue la mémoire des atrocités passées pour que tous puissent acquérir les connaissances nécessaires contre l'horreur et la tentation du pire.

Depuis plusieurs années, Montreuil avait pour tradition d'organiser un voyage de mémoire à Auschwitz-Birkenau avec une quinzaine de personnes. Depuis l'an passé, ce projet a pris de l'ampleur en associant à cette démarche, aux côtés de collégiens et de leurs professeurs (collèges Solveig-Anspach, Jean-Moulin, Césaria-Evora et Lenain-de-Tillemont), plus de 140 Montreuillois issus, pour cette année, de l'antenne jeunesse de la Cité de l'Espoir et du centre social Grand Air dans le quartier populaire du Bel Air - Grands Pêchers, d'associations de mémoire ou d'entraide sociale (FNACA, assoc. Léa, assoc. Rues et Cités), de militants associatifs, du Maire, Patrice Bessac et d'élus, d'agents communaux et de personnalités du monde de la culture. Tous ces Montreuillois dont quelques représentants de familles tziganes touchées ou non par la déportation d'un de leurs ancêtres, se rendront, en avion, ce dimanche 17 novembre, à Auschwitz-Birkenau.

Sous l'impulsion de son maire, Patrice Bessac, la Ville est engagée, sur le long terme, avec ses partenaires que sont l'association du Mémorial de la Shoah et la Fédération nationale des déportés et internés, résistants et patriotes, dans une action d'éducation populaire destinée à perpétuer la mémoire des atrocités passées pour que toutes les générations puissent acquérir les connaissances nécessaires contre l'horreur et la tentation du pire. Pour consolider cette démarche une convention-cadre sera prochainement signée entre la Ville et le Mémorial de la Shoah.

Pour la Ville de Montreuil, il est primordial de combattre l'antisémitisme au quotidien en faisant reculer l'ignorance et en empêchant le retour des idées qui portent une atteinte systématique au droit de la personne humaine.

Au-delà de ce voyage de mémoire, alors que les derniers témoins directs de ce drame disparaissent, l'idée est de faire des participants, jeunes et moins jeunes, des « passeurs de mémoire ».

Chaque année, un artiste accompagne la délégation pour restituer sous l'angle artistique la charge émotionnelle de ce voyage. En 2018, le photographe Pierre Leblanc a monté à la demande de la Direction du développement culturel de Montreuil, l'exposition « Passeurs de mémoire ». Pierre Leblanc expliquait avoir pris de nombreuses photos, comme pour maintenir une distance entre son regard et ce dont il était témoin. L'exposition photographique ainsi montée, constituait un témoignage de l’horreur sur ce lieu où plus d’un million de femmes, d’enfants et d’hommes ont été déportés et assassinés. Présentée sur 27 panneaux, l'exposition retraçait également, sous la forme de témoignages écrits, le chemin mémoriel effectué par tous ces Montreuillois. Cette année le projet de restitution se fera en musique avec le jeune rappeur montreuillois Hdante.

Les conditions de ce déplacement sont exigeantes et éprouvantes : approcher le processus de mort industriel des camps de concentration, les quais de débarquement, les baraques dans lesquels les juifs tentaient de survivre entassés ; prendre conscience de la faim permanente, des marches dans le froid, de l’extermination de tous, y compris des femmes, des enfants et des vieillards ; se confronter aux montagnes de chaussures de bébés, de cheveux, d’objets de première nécessité arrachés aux déportés… Malgré la stupeur et l'effroi, chacun saura reconnaître dans cette initiative le souci de tout faire pour empêcher le retour d'idées qui conduisent au pire.

Cette démarche, initiée par la Ville en complémentarité du travail d'enseignement de l'histoire, vise à faire ressentir aux Montreuillois ce que certains vivent lorsqu’ils se retrouvent en situation d’exclusion, qu'ils sont confrontés au racisme ou à la xénophobie.

Se confronter au réel d'Auschwitz c'est admettre l'irréfutable et c'est parce que l’émotion est nécessaire à l’apprentissage que ce voyage de mémoire est important pour s'armer contre les idées et les actes qui peuvent finir par produire des événements tragiques.

Tout au long de l'année, des cérémonies et commémorations sont régulièrement organisées pour qu'hier serve à aujourd'hui et à demain. 

Après de longues et minutieuses recherches menées par le service des Archives municipales, avec l'aide des associations et centres de documentation sur les crimes nazis, plusieurs plaques portant le nom d'enfants déportés ont été ces dernières années apposées sur des écoles de Montreuil (écoles Marcelin-Berthelot, Danton, Jules-Ferry I et II). Ce travail a permis d'estimer à 500 le nombre de Juifs déportés à Montreuil dont 150 enfants. Il a également été mis en lumière qu'aidées d'amis ou de voisins, certaines familles ont pu trouver refuge en zone libre ou en Angleterre.

En 2017, a ainsi été posée une plaque commémorative portant le prénom et le nom de chacun des 29 élèves de l'école Marcelin-Berthelot dont on sait avec certitude la fin tragique à la suite de leur déportation dans les camps de la mort au cours de la Seconde Guerre Mondiale. Cette plaque honore la mémoire des 59 élèves de l'école déportés entre 1942 et 1944, parce que nés Juifs. Ces enfants ont été déportés au cours de la vague de rafles d'enfants survenue en Île-de-France, en juin et juillet 1944, notamment au sein des foyers de l'Union générale des Israélites de France. Dans cette rafle de 1944, 21 petits Montreuillois et leurs 3 monitrices ont été arrêtés dans le foyer du 21, rue François-Debergue, aujourd'hui annexe de l'école Marcelin-Berthelot. En 2020, de nouvelles plaques seront apposées sur les écoles Paul-Bert et Voltaire.

En 2016, Montreuil rendait hommage à Suzanne Djian (1913 - 1991), Montreuilloise, Coorganisatrice de la manifestation du 11 novembre 1940, première manifestation contre l'Occupant, Résistante de la première heure, Chef de groupe FTPF et Déportée à Ravensbrück et Mauthausen.

Chaque année, la Ville de Montreuil rend par ailleurs hommage aux déportés des convois des 45 000 et 31 000, une cérémonie qui contribue à ne pas oublier le sort des 1 175 Résistants déportés le 6 juillet 1942 à Auschwitz-Birkenau et aux 230 Résistantes déportées le 24 janvier 1943. Ces hommes et femmes sont dénommés les « 45 000 » et les 31 000 » à cause du matricule qui les désignait et qui fut tatoué sur leur avant-bras, comme la plupart des détenus enregistrés à Auschwitz.

Enfin, Montreuil participe avec la Maison des Combattants et de la Mémoire et l'Amicale Châteaubriant-Vouves-Rouillé-Aincourt, à la cérémonie anniversaire de l'exécution des 27 fusillés de Châteaubriant et de tous les fusillés d'octobre 1941 dont l'engagement a fait grandir la Résistance contre l'occupant nazi et l’État Français.

Contact presse :

Jean Tilloy, attaché de presse de la ville de Montreuil - 01.48.70.60.38 / 06.63.12.85.10 / 06.30.71.80.07 - jean.tilloy@remove-this.montreuil.fr