MOZINOR, l'audacieux et précurseur immeuble industriel de Montreuil labellisé « Architecture contemporaine remarquable »

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MOZINOR, l'emblématique cité industrielle verticale de Montreuil vient de se voir attribuer par la Direction régionale des affaires culturelles d'Île-de-France du Ministère de la Culture, le label Architecture contemporaine remarquable qui valorise et distingue les réalisations les plus significatives de la production architecturale des XXe et XXIe siècles.

La cité industrielle verticale Mozinor du 2-20 avenue Salvador-Allende et de la rue Didier-Daurat, à Montreuil (93), premier ensemble industriel construit en hauteur en France, est ainsi reconnue comme édifice urbain, témoin matériel de l'évolution technique, économique, sociale, politique et culturelle des réalisations architecturales du XXe siècle.

Pour Gaylord Le Chequer, président de la Semimo, « ce label souligne la qualité de l'esthétique brutaliste associée à une écriture graphique des façades, le travail de préservation mené par la Ville de Montreuil, la Semimo et les entreprises copropriétaires. L'évolution réussie du site en une cité industrielle moderne accueillant aujourd'hui plus de 50 entreprises aux activités diversifiées participe de l'attractivité et du rayonnement culturel et économique de Montreuil »..

Une réponse innovante aux mutations industrielles et aux enjeux environnementaux

MOZINOR, acronyme de Montreuil Zone Industrielle Nord est le fruit d'une volonté municipale toujours très actuelle, de préservation de l'environnement et de création d'activités et d'emplois locaux en banlieue. C'est en 1963, période marquant les prémices de la désindustrialisation de la région parisienne que ce choix « révolutionnaire » et visionnaire d'une zone industrielle verticale, plus économe en surface au sol, est pris. Mozinor, c'est le fruit d'un compromis entre la préservation du tissu pavillonnaire et horticole existant et le développement de l'emploi local. Avec son toit terrasse planté d'une prairie de 2 ha et un alignement de tilleuls, de genêts, de cerisiers et de nombreuses autres plantes, Mozinor est précurseur des conceptions architecturales les plus écologiques.

Pour accompagner et concrétiser ce projet, le conseil municipal vote en 1972 la réalisation d'une ZAC et la création d'un nouvel outil, la Société anonyme d'économie mixte pour l'aménagement et le développement économique de Montreuil, la SADEMO puis confie, en 1986, la gestion des lots dont elle reste propriétaire à la Semimo-B, désormais devenue Semimo, une autre de ses sociétés d’économie mixte. L'idée est faciliter l'accès de ce cette zone industrielle verticale en l'édifiant sur une dérivation autoroutière de l'A86, l'A186 reliée au bd. périphérique par l'autoroute A3 à l'échangeur de la porte de Bagnolet, à égale distance des aéroports Roissy et Orly…

La conception de ce projet atypique et innovant qui ouvre ses portes en 1975, est confié aux architectes Gilbert-Paul Bertrand (notamment urbaniste de Pierrefitte) et Claude Le Goas. Claude Le Goas (1928-2007) est le grand architecte et urbaniste de Montreuil. C'est l'homme du siège confédéral de la CGT porte de Montreuil, c'est celui qui conçoit le Conservatoire de la Croix-deChavaux, la Cité de l'Espoir et tant d'autres bâtiments remarquables de Montreuil. Il est l'un des premiers à mettre en œuvre le concept de construction de la ville sur la ville.

Ensemble, ces deux architectes conçoivent un bâtiment industriel de 42 000 m² en béton armé (ossature en poteaux-poutres porteurs sur lesquels reposent des dalles de plancher avec façades au visuel très graphique percées de baies) sur une emprise au sol de seulement 3,2 ha, desservant, sur 4 étages, des locaux d'activités modulables de 500 à 6 000 m² et de 6 m de hauteur avec des trames de 78 m².

Une monumentale double rampe hélicoïdale en béton précontraint

 

Ces locaux conçus comme des volumes aménageables facilement sont accessibles depuis une sorte d'autoroute intérieure, la fameuse rampe hélicoïdale de Mozinor. Cette double rampe centrale à faible pente est empruntable par des poids lourds de 30 tonnes sans que ces derniers, qu'ils montent ou qu'ils descendent, n'aient jamais à se croiser. Avec cette incroyable innovation, les architectes font de Mozinor, sorte de forteresse aux tours crénelées, le lointain descendant du château de Chambord avec son fameux escalier hélicoïdale.

Un acteur de la résilience économique urbaine

Pour Patrice Bessac, président d'Est Ensemble et maire de Montreuil, « cette audace architecturale et politique d'une offre industrielle d'entreprises ne souhaitant pas se délocaliser, voulant rester en proximité de Paris, est plus que jamais d'actualité. Grâce à ses qualités de conception : économie d’espaces, végétalisation des terrasses mais aussi modularité des volumes, intégration fonctionnelle de services communs, cette zone industrielle verticale présente une adaptabilité exceptionnelle aux évolutions du monde économique comme à celles de son environnement urbain. Véritable outil de la résilience urbaine à Montreuil, Mozinor se prépare à accueillir prochainement à ses pieds le tramway T1, dont le chantier est en cours, et à prendre toute sa place dans un environnement plus urbain.

Mozinor ce sont aujourd'hui 50 entreprises et 500 salariés, faisant vivre une communauté économique originale par la diversité de ses activités diversifiée : activités industrielles, art et design, événementiel, fooding, loisirs et culture, métiers de l’imprimerie. Ces entreprises font aussi communauté par le partage de valeurs et d’ambitions, en matière d’innovation sociale, d’impact environnemental et d’excellence professionnelle Trois d’entre elles ont notamment été distinguées par l’attribution du Label Entreprise du Patrimoine Vivant (EPV) qui permet de récompenser les sociétés françaises ayant un savoir-faire rare, renommé ou ancestral dans le domaine de l’artisanat et de l’industrie.

Mozinor c'est aussi l'exemple qui conduit Montreuil à imaginer au milieu des années 80, la création de Centres d'Activités de Pointe, ces fameux CAP qui redonnent vie aux usines fermées en les transformant sous l'action de la SEMIMO-B, devenue désormais SEMIMO, en hôtels industriels. Une petite quarantaine de CAP verront le jour, assurant la reconquête des friches industrielles avec l'implantation de 450 entreprises, PME et PMI et le maintien ou l'implantation de 4 000 emplois locaux.

    

Contact presse :

Jean Tilloy, attaché de presse de la Ville de Montreuil 06.63.12.85.10 / 06.30.71.80.07 / 01.48.70.60.38 – jean.tilloy@remove-this.montreuil.fr
Pierrick Lavoine, attaché de presse de Patrice Bessac, maire de Montreuil 06 83 31 36 36 – pierrick.lavoine@remove-this.montreuil.fr
Lise Leloutre, Semimo – 01 49 88 42 42 – lise.leloutre@remove-this.semimo.fr