Connaître et prévenir les addictions au proto' et autres conso'

Le protoxyde d'azote

Kézako ?

Une consommation banalisée qui peut, sans modération, devenir dangereuse. Sa visibilité dans l’espace public (cartouche ou bonbonne sur les trottoirs) inquiète.

C’est quoi ?

  • N2O : un gaz incolore, inodore et de saveur légèrement sucrée. Non classé dans la liste des stupéfiants en France.

Combien ça coûte ?

  • 0,50 € la cartouche

Qui consomme ?

  • Les jeunes à partir de 12 ans (rarement avant).
  • Les jeunes adultes le consomment depuis longtemps dans le cadre festif notamment, les étudiants en médecine, en école d’infirmier·ère…

Comment se consomme le proto ?

  • À partir de capsules (pour les siphons de chantilly), il faut extraire le gaz vers un autre contenant (ballon de baudruche) pour l’inhaler grâce à un siphon, un cracker (permet de décompresser le gaz) ou directement à partir d’une bonbonne.

Le proto c'est trop risqué d'en rire

parlonsproto.fr

La poly conso

Souvent le proto est utilisé avec d’autres produits comme l’alcool, le cannabis ou les poppers (effet vasodilatateur).
L’effet recherché de ces mélanges a pour objectif d’augmenter l’effet principal, d’en découvrir de nouveaux ou de ralentir l’effet de la « descente ». Cependant les risques liés à ces mélanges sont mal connus mais surtout plus dangereux.

Les effets recherchés

Ce gaz est hilarant, antalgique, anesthésique et hallucinogène.
Son action est rapide et réversible en moins de 5 min.

Il donne le fou rire, provoque l’ivresse, un état onirique, des distorsions auditives et visuelles.

Ces effets sont recherchés dans des ambiances festives ou tout simplement pour être bien avec son groupe de copains.

Les effets indésirables

  • Réduction des stimulis externes, maladresses, diminution de la dextérité et de l’équilibre, difficulté d’endormissement.
  • Risque de brûlure par le froid (le gaz sort à -70°c).
  • Nausées et maux de tête.
  • Vulnérabilité sexuelle (ne plus être en capacité de dire non).
  • Chute liée au manque d’oxygène pendant
  • Troubles neurologiques ➔ fourmillements des mains et des pieds ➔ atteinte de la moelle osseuse (carence/osseuse).
  • Problème d’assimilation de la vitamine B12 indispensable à la fabrication de la myéline (enveloppe des nerfs) ➔ en l’absence de myéline l’influx nerveux ne passe plus (paralysie).

Comment en parler ?

Règles fondamentales d’approche d’un jeune consommateur

Ne pas être dans le jugement ni dans la moralisation, car cette approche coupe immédiatement le dialogue.
L’important est d’ouvrir le sujet, sans émettre de jugement négatif, en étant à l’écoute des motivations, des plaisirs, des sensations agréables ou non que la consommation procure. Ne pas hésiter à faire reformuler pour être sûr de ne pas mal interpréter.
Ne pas donner de conseil, car seule la personne va trouver ses solutions pour avancer.
Cette ouverture de dialogue va d’abord pouvoir permettre de donner les premiers messages des réduction des risques.

Ce que dit  la loi

Synthèse de la loi n° 2021-695 tendant à prévenir les usages dangereux du protoxyde d’azote.

Il est prévu :

  • L’interdiction de vendre ou d’offrir, où que ce soit, du proto aux mineurs.
  • La violation de cette interdiction est punie de 3 750 € d’amende/ L’incitation à un mineur à faire un usage détourné d’un produit de consommation courante est puni de 15 000 € d’amende
  • L’interdiction de vendre ou d’offrir dans les débits de boissons et de tabac (3 750 € d’amende)
  • Les sites de commerce électronique doivent en spécifier l’interdiction de la vente aux mineurs sur les pages permettant de procéder à un achat de ce produit (3 750 € d’amende)
  • L’interdiction de vendre et de distribuer tout produit spécifiquement destiné à faciliter l’extraction de proto, ex : « crakers » et ballons (3 750 € d’amende).

Message de réduction des risques

Ce sont des messages qui ont pour objectif de proposer une manière moins risquée pour la santé de consommer un produit.
Ces messages se déclinent pour toutes les consommations, mais par exemple, pour la consommation du protoxyde d’azote :

➔ Ne pas consommer seul pour pouvoir être aidé en cas de besoin.
➔ Ne pas consommer debout pour éviter de tomber.
➔ Respirer une bouffée d’air entre deux prises de proto pour ne pas être en manque d’oxygène.
➔ Décompresser le gaz dans un ballon de baudruche pour qu’il se réchauffe et ne provoque pas des brûlures de la bouche et des voies respiratoires.
➔ Je n’enchaîne pas les prises même si l’effet dure peu pour ne pas être en surdose.
➔ Je ne conduis pas après avoir consommé pour éviter de provoquer un accident du fait de mon manque de concentration et de réflexes.
➔ Je garde les cartouches loin des flammes, car ce gaz est très inflammable.

Quelques idées Fausses

  • Parler de ce sujet n’incite pas les jeunes non consommateurs à le devenir.
  • La théorie de l’escalade : qui recouvre l’idée selon laquelle la consommation de drogues dite « douces » (cigarettes, cannabis puis proto...) conduit invariablement à celle de drogues plus « dures » (cocaïne, héroïne...). Ça ne se vérifie pas, les données collectées à ce sujet depuis plus de 20 ans contredisent cette idée.

Différentes drogues au quotidien

À Montreuil d’autres produits sont consommés de manière plus régulière

• Le cannabis

Première substance illicite consommée par les jeunes
L’expérimentation est rare avant 13 ans mais à partir de 15 ans, 16,5 % des jeunes ont déjà fumé du cannabis.
À 17 ans, 3 % des jeunes fument quotidiennement.
Durant ces dernières années, on constate une évolution des consommations vers des produits plus fortement dosés en THC (la molécule qui provoque les effets que nous connaissons) et vers des cannabinoïdes de synthèse.

Concernant les risques :

  • syndrome amotivationnel (isolement, échec scolaire…)
  • troubles cognitifs
  • troubles psychiques (anxiété, dépression)
  • conduire en ayant consommé du cannabis multiplie par 2 les risques d’accidents de la route et par 14 si cette consommation s’additionne à de l’alcool.

• L'alcool

Une drogue pas si anodine que ça
À 17 ans, 86 % des jeunes ont bu de l’alcool et 50 % déjà à 13 ans.
Les consommations sont moins fréquentes mais de type « bindge drinking » ou API (Alcoolisation Ponctuelle Importante).
Concernant les risques :

  • amnésie partielle ou totale due à l’excès (black out)
  • coma éthylique
  • vulnérabilité
  • déficit des fonctions cognitives (perte de mémoire)
  • 41 000 morts par an, 40 % des accidents mortels de la route.

• La Chicha

La consommation de tabac avec une chicha est beaucoup plus importante et plus nocive que lorsque l’on fume des
cigarettes
.

Concernant les risques :

  • inhaler 1 bouffée = 1 cigarette
  • une session d’une heure = 10 à 20 cigarettes
  • les produits nocifs sont au minimum multipliés par 10 lorsque l’on fume la chicha.

Cette consommation doit alerter les professionnels, car elle est banalisée et les jeunes n’ont pas conscience des risques.

• La cigarette

Sa consommation est largement banalisée…

  • 14 % des jeunes de 13 ans et 33 % des jeunes de 15 ans ont au moins
  • expérimenté la cigarette.
  • À 17 ans c’est 25,1 % des jeunes qui fument au moins une cigarette par jour.


Depuis 2000 on observe une baisse constante des consommations à l’exception de celles des femmes qui viennent
doucement rejoindre celles des hommes.

La consommation de la cigarette électronique (50 % des jeunes de 17 ans l’ont expérimentée) a un effet intéressant,
car elle permet d’éviter les substances nocives comme le goudron, le monoxyde de carbone… (substances cancérigènes),
et est utilisée pour aider les fumeurs à arrêter.

Le tabac est la première cause de mortalité en France avec 75 000 morts par an.

• Le Proto

Même si elle inquiète beaucoup les parents et les professionnels, c’est la drogue la moins risquée par rapport à celles qui sont citées ici.

Cependant, c’est la plus accessible, la moins coûteuse et la plus discrète. Sa consommation via les ballons lui donne un côté festif et enfantin.

C’est pourquoi, elle constitue la première consommation psycho active des adolescents dès 12 / 13 ans, parfois
même avant.

La vigilance des adultes est particulèrement nécessaire.

Où se renseigner et trouver de l'aide

➔ Hôpital de Montreuil
➔ Service psychiatrieaddictologie 01 49 20 31 62
➔ CSAPA La Mosaïque 40 ter, rue Marceau, 01 48 57 02 06
➔ CAARUD Proses 89 bis, rue Alexis Pesnon, 01 43 60 33 22
➔ CSAPA CAPASSCITE 70, rue Douy Delcupe, 01 48 57 14 21
➔ CDPS Montreuil 77, rue Victor Hugo, 01 71 29 22 10

Sur Montreuil :
➔ « Rues et Cités » 24, bd Paul-Vaillant- Couturier, 01 41 72 02 81
Actions de prévention spécialisées auprès d’adolescents et de jeunes adultes en difficulté dans les quartiers de Montreuil
➔ « Solienka » 15, rue Jules Verne, 01 43 63 72 11
Soutiens psychologiques
➔ « Vie libre » 77, rue Victor Hugo, 06 13 01 18 54 ou 06 24 86 37 75
Lutte contre les causes directes et indirectes de l’alcoolisation, des addictions et mène des actions de prévention