Santé mentale : encourager la prise de parole

Le 10 octobre est la journée internationale consacrée à la santé mentale. C’est là l’occasion de sensibiliser le public à un sujet encore tabou et d’évoquer l’accompagnement de personnes présentant des troubles psychiques. Si le territoire urbain peut être une source d’isolement et de stress, il est aussi le terreau d’un élan collectif, auquel prennent part associations, médecins, élus et services, qui permet de bâtir des actions encourageant le vivre-ensemble. Un reportage d'El-Hadji Coly à retrouver dans Le Montreuillois n°165

Qu’est-ce que la santé mentale ? Où s’informer ? À qui s’adresser ? C’est à ces questions que tente de répondre Clément Plailly, chargé de mission santé mentale depuis un an à la Ville de Montreuil. Devant l’augmentation des questions et problèmes liés à l’état psychique des habitants, en particulier depuis la pandémie de Covid-19, il encourage la prise de parole des personnes malades et, plus généralement, œuvre à "déstigmatiser" la santé mentale. "Il est important de comprendre que nous avons tous une santé mentale. Cela correspond à notre état psychologique ou émotionnel. Chaque personne est en permanence à la recherche d’un équilibre entre les ressources qu’elle peut mobiliser pour se sentir bien, et les obstacles qu’elle rencontre dans son existence. Son état varie du bien-être au mal-être, et viceversa", explique Clément Plailly.

Rompre l'isolement des personnes malades

La santé mentale est l’une des préoccupations majeures de la Ville de Montreuil. Chaque année, celle-ci mobilise médecins, associations et services publics locaux pour améliorer l’accompagnement et l’intégration sociale des personnes souffrant de maladies psychiques. "Pendant des siècles, ces personnes étaient reléguées dans des hôpitaux généraux qui ne les protégeaient que de l’extérieur, rappelle Vincent Kaufmann, directeur adjoint de la Santé. À partir des années 1960, cette logique a fait place à l’hospitalisation de proximité, laquelle permet aux patients de poursuivre leur vie sociale, près de leurs domiciles et de leurs familles."

Installé au 110, avenue du Président-Salvador-Allende, le Groupe d’Entraide Mutuelle (GEM) de Montreuil, soutenu par la municipalité, s’inscrit dans cette dynamique. Créé en 2008 avec le soutien de l’association Bol d’air, c’est un lieu ouvert à la participation, un lieu favorable à l’échange et aux rencontres. On y trouve des locaux dédiés à l’expression et à la création, un jardin ombragé pour prendre l’air, se détendre ou prendre une pause-café.

Le dispositif "Un chez soi d’abord", qui est également soutenu par la municipalité depuis 2022, a pour mission de reloger et d’accompagner des personnes à la rue souffrant de troubles psychiques sévères, ainsi que de leur permettre de recouvrir leurs droits et une vie sociale.

Enfin, au Conseil Local de la Santé Mentale, inauguré en 2013, les familles retrouvent les autres acteurs concernés et planchent avec eux sur les projets communs.

Une offre de soins diversifiée et organisée

"Nous avons ici une offre de soins diversifiée et organisée, explique Olivier Madaule, adjoint délégué à la santé. Elle s’est étoffée à la mi-juillet avec le nouveau centre de pédopsychiatrie qui a ouvert à la Boissière. Porté par l’Établissement public de santé mentale Ville-Évrard, avec le soutien de la Ville, celuici propose une offre de soins complète pour les enfants et les adolescents en souffrance."

Les adresses utiles

• Adultes :


Groupe d’entraide mutuelle
110, avenue du Président-Salvador-Allende
01 48 94 82 75
Centre d’accueil et d’urgences psychiatriques de Ville-Évrard
permanences du lundi  au vendredi, de 9h30 à 17h30
56, boulevard de la Boissière
 01 55 86 16 40

• Enfants et adolescents

Centre médico-psycho-pédagogique Lucien-Madras
5, rue Paul-Lafargue
01 45 28 48 35
Centre médico-psychologique, lieu d’accueil, d’évaluation et d’orientation des patients
200, boulevard de la Boissière
01 48 58 46 65 (moins de 11 ans)
01 43 09 30 60  (plus de 11 ans)

La santé mentale en chiffres

19

C’est, en millions d’euros, le coût du centre de pédopsychiatrie de la Boissière porté par l’Établissement Public de Santé mentale Ville-Évrard, avec le soutien de la Ville (à qui appartenait  le terrain).

13

millions de Français, soit 1/5 de la population, sont touchés par des troubles psychiques.

4 à 5 %

de la population de Seine-Saint-Denis souffre de troubles psychiques.

Le Montreuillois