La naissance de la municipalité

La création de la municipalité de Montreuil n’est pas le résultat d’une révolution, contrairement à ce qui a pu se passer dans d’autres villes. L’assemblée municipale d’Ancien Régime (apparue à la suite de la proposition de réforme de 1786) est restée en place jusqu’en 1790. Cette assemblée était composée de huit membres, cultivateurs ou artisans aisés (élus au suffrage censitaire par les propriétaires de la paroisse payant plus de dix livres d’impôt, une somme importante pour l’époque, limitant la participation), du syndic municipal, du curé et du représentant du seigneur. À la tête de l’assemblée municipale d’Ancien Régime, le syndic municipal, élu annuellement par les habitants, faisait office de maire. Pierre-André Savart, mort en 1788, puis Claude Mainguet furent syndics à l’assemblée municipale entre 1788 et 1789.

En application des lois des 14 et 22 décembre 1789, prévoyant respectivement la création des municipalités et la création des départements, des élections sont organisées le 4 février 1790 à Montreuil pour élire les membres du conseil général de la commune. Au terme de celles-ci, sont élus le premier maire de Montreuil, Pierre Pépin, huit officiers municipaux et 18  notables. 

Durant cette période, la municipalité s’organise. Du personnel est engagé, et le 11 septembre 1791, la décision est prise de se doter d’un local propre qui servira de « maison commune » à la ville (expression utilisée durant la période révolutionnaire pour désigner l’hôtel de ville), car jusque-là le conseil général de la commune se réunissait dans la maison du maire. Le 7 janvier 1793, la municipalité s’installe près de l’église Saint-Pierre-Saint-Paul, dans le presbytère rénové qui sera ainsi la première mairie de la ville.

Les premiers maires qui succédèrent à Pierre Pépin furent Pierre-Michel Mainguet et Denis Couturier.