Pignon sur rue

Pignon sur rue est une résidence artistique, collective et éphémère destinée à renforcer la présence des artistes dans l’espace public de la ville de Montreuil.

Les artistes s’exposent tour à tour sur la place Jacques Duclos (Croix-de-Chavaux), l’une des plus fréquentées de la ville. De quoi surprendre et éveiller la curiosité du public.

La façade de l’immeuble à l’angle de la rue du Capitaine Dreyfus accueille les reproductions d’œuvres sur des bâches de 4,50 mètres de large sur 6 mètres de haut. La place de la Croix de Chavaux devient ainsi un véritable musée à ciel ouvert, accessible à tous et à tout moment.

Tous montreuillois, les artistes exposés sont peintres, photographes, graphistes, graffeurs…

Appel à candidatures

Modalités : vivre ou travailler à Montreuil, être artiste-auteur·ice ou posséder un numéro de SIRET
Date limite de candidature : 30 avril 2024

Depuis 2018, la Ville de Montreuil met à disposition des artistes une grande surface d'exposition murale visible depuis la place de la Croix-de-Chavaux, carrefour dynamique et incontournable à Montreuil. Les œuvres sélectionnées bénéficient d'une forte visibilité auprès des passant·e·s et habitant·e·s pour une durée de 6 mois, et d'une communication via les réseaux du centre d'art.

4 artistes ont donc la possibilité d'être sélectionné·e·s et d'exposer leur travail sous la forme d'une image de 6m x 4,5m. Tous les médiums sont acceptés  : photographie, collage, peinture, dessin...

Période d'exposition : entre septembre 2024 et septembre 2026

télécharger l'appel à candidatures

► Les oeuvres du Mur Pignon exposées depuis 2013

Anima n°1 © Tina Merandon

Du 15 avril au 15 juin 2022

Note d'intention Tina Merandon :

Tina Merandon interroge la relation fusionnelle mais parfois contradictoire de l’enfant et de son animal de compagnie. L’artiste s’attache à montrer combien cette relation est privilégiée bien qu’ambigüe. Être de réconfort et de communication, dans un langage muet, l’animal de compagnie occupe une place centrale dans le développement social de l’enfant. L’animal peut apparaître pour l’enfant comme une prolongation de son propre corps dans un mouvement omniprésent. Sauvagerie et domestication sont en question. Les gestuelles ainsi que toutes les formes de langages non verbales deviennent alors autant de signes évocateurs à capter. Le corps – à – corps, prend alors une forme particulière, étrange et familière. L’enchantement dirige l’ensemble : le merveilleux et la magie sont à retrouver dans ce dialogue singulier.


Le Plancher © Jean-Baptiste Grangier

Du 12 janvier au 15 avril 2022

Note d'intention Jean-Baptiste Grangier :

Il s'agit d'une photographie d'une autre photographie, le lever de Terre depuis la Lune , prise dans le cadre où celle ci faisait office de papier peint dans une exposition près de la sortie et accessoirement des toilettes (ce qui est hors champ).

Le sol lunaire, par un jeu de perspective, se prolonge avec celui du plancher; le sol de l'imaginaire attaché à l'utopie spatiale se prolonge avec le nôtre, comme si on pouvait l'atteindre d'un simple pas.


L'Homme à la cage © Monica Mariniello

Du 16 octobre 2021 au 11 janvier 2022

Note d'intention Monica Mariniello :

Cette image symbolise la liberté, la porte de la cage est ouverte, l’oiseau/âme est à l’extérieur prêt à s’envoler. Montreuil aussi est comme une cage ouverte où ses habitantes peuvent prétendre et vivre une liberté d’exister, d’évoluer les un à côté des autres, où leur âme, leur pensées peuvent s’envoler.

Rien ne peut contraindre l’aspiration des hommes et des femmes à la liberté…


The Spice Girls © Muriel Delepont

Du 19 juillet au 15 octobre

Note d'intention Muriel Delepont :

A day in Normandy. The Spice Girls. Belleville-sur-mer 2018. A organic vison of Photography. (une brève histoire de la photographie by Muriel Delepont)


Tradition © Sylvain Berthaume

Du 15 avril au 15 juillet - béton synthétique et touches d'huile / support toile enduite 

Note d'intention de  Sylvain Berthaume :

Le lobe de l'oreille ensanglanté symbolise l'excision. Ce tableau est une évocation des traditions qui ont pesées et pèsent parfois encore sur la condition des femmes dans notre société.


Autofictions © Valérie Frossard

Du 15 janvier au 15 mars 2021 - Collage sur papier

Note d'intention de Valérie Frossard :

" 2017 - 2018 :

« Je vivais, sans me représenter ma propre image. Pourquoi fallait-il que je me voie dans ce corps-là, image imposée? […] par exemple, si je ne m’étais jamais regardé dans une glace ? Cette tête ignorée de moi n’aurait-elle donc pas continué à abriter ces mêmes pensées ? »

« L’homme puise en lui-même ses matériaux et se construit, comme une maison. […] Nous ne connaissons que ce à quoi nous parvenons à assigner une forme. Mais que vaut cette connaissance ? Cette forme correspond-elle à l’objet lui-même ? Oui, pour moi tout comme pour vous ; mais pas de façon identique pour vous et pour moi. Si bien que je ne me reconnais pas dans la forme que vous m’attribuez, et réciproquement. »

Luigi Pirandello, Un, personne et cent mille

Autofictions est une série de portraits bricolés; afin de ne pas être physiquement reconnaissable, et laisser la place à une représentation plastique de son intériorité. Il s’agit de se raconter autrement, de dévoiler sa singularité par des choix de construction et de symboles. Utiliser le pouvoir libérateur du masque pour se mettre un peu à nu.

La Série Les Pierrefittois est le résultat d’ateliers menés lors d’une résidence de deux ans à Pierrefitte-sur-Seine, à l’occasion d’un CLEA (contrat local d’éducation artistique) en photographie.

La Série Les Artistes a été réalisée lors d’une résidence InSitu (artistes en résidence dans des collèges) sur le territoire de la Seine-Saint-Denis "


Masque repoussoir © Sylvie Barbier

Du 15 octobre au 15 janvier - Collage sur papier

Note d'intention de Sylvie Barbier :

"La période actuelle est propice à la création. Confinée en mars 2020, pour cause de Covid-19, le besoin de repousser ce mal invisible par l’expression artistique s’est très vite imposé.
J’ai choisi un masque d’une série de six créations « Masques repoussoirs » créées entre mars et avril 2020 pendant le confinement. Né principalement de la peur et de l’incompréhension de l’inconnu, le masque est utilisé comme un outil de communication quand on ne peut exprimer de manière directe sa pensée.
 Quelque soit le moment où l’œuvre sera exposée et suivant ce que chacun veut croire ou imaginer, elle viendra nous dire : « Attention, petite piqûre de rappel, n’oubliez pas vos masques » ou bien signifier « Je suis là, n’ayez crainte, j’ai un pouvoir de protection » ou bien encore « Je vous regarde, protégez votre planète pour protéger votre avenir».
 Le surdimensionnement proposé par l’installation « Pignon sur Rue » permettra de se laisser effrayer, surprendre, fasciner à l’instar de plusieurs civilisations qui ont utilisé le masque pour repousser ou au contraire s’approprier l’invisible incompréhensible."

 


Losange bleu - © Patrick Libéreau

Du 2 juin au 15 octobre 2020 - Photographie

Avec la technique dite de la 3eme image, le photographe Patrick Libéreau a souhaité susciter la curiosité dans l'espace public. Son interprétation pouvant évoluer selon les lumières du jour ou de la nuit, Losange bleu apportera à chacun l'écho de certaines confrontations et harmonisations avec soi-même, avec les autres.

 


Gaston Faune - © Sandrine Rondard

Du 14 janvier 2020 au 14 avril 2020 - Huile sur toile 35x27cm (2015)

Note d'intention de Sandrine Rondard :

« Mon homme qui marche, comme clin d'œil à la multitude de personnes qui marchent, qui vont quelque part et traversent chaque jour ce carrefour. Mi-homme, mi-enfant, un peu animal aussi, à cheval entre le réel et le conte, il avance, il est en transit entre deux mondes, mais prend le temps de nous regarder, de nous interroger… J'aimerai que cette grande silhouette rose se détachant sur un fond noir, interrompe les passants dans leur course, et les incite à " regarder "... »

 


Sève héritée © Antoine Monmarché (Monch)

17 octobre 2019 au 14 janvier 2020 - Peinture photographique 60 x 90 cm (2017)

Note d'intention d'Antoine Monmarché :

L'homme urbain oublie souvent qu'il est fruit de la Nature. Cette image est donc une petite piqûre de rappel afin de repositionner l'humain pour ce qu'il est … tout comme un végétal, il fait parti du vivant. Une image, et au-delà l'Art, n'est pas fait uniquement pour " faire joli ", il est là aussi pour intriguer, se questionner, remuer ce qui se passe en nous. Il faut oser un certain inconfort. Ce tableau symbolise le fait que Montreuil est une ville dont la politique et la population se sentent proches de la nature.

 


Sous le regard bienveillant de la lune © Francesco GATTONI

16 juillet au 15 octobre2019 - Photographie noir et blanc argentique 105 x 71 cm Cuba (1996)

Note d'intention de  Francesco GATTONI :

Au crépuscule sous le regard bienveillant de la lune et du photographe, deux fillettes riantes se baladent le long du malecon de Baracoa, à Cuba. Cette photo, extraite du livre Cuba les chemins du hasard que j'ai publié en 2007, se veut un hommage joyeux à l'altérité et au vivre ensemble. Je voudrais à travers cette photographie célébrer le devenir, l'enfance du monde, l'enfance  du regard.


La Montreuilloise © Rob Whittle

(19 avril - 16 juillet 2019)

Note d'intention de Rob Whittle :

La Croix de Chavaux est comme le fer d'une flèche, comme le carreau du trait tiré de l'arbalète, planté au cœur de Montreuil.
Et à l'explosion de ses artères, à la croisée des chemins, à l'image de la multiplicité de ses destins et de ses origines " La  Montreuilloise " nous accueille et nous interroge.

Je célèbre depuis longtemps dans mon travail la femme, dans toute sa force et toute sa féminité.
En sculpture et en desssin.

Sur ma palette graphique les portraits naissent et explosent de couleurs et de vivacité.
Montreuillois depuis 30 ans, je propose aujourd'hui  " La Montreuilloise " .
Ma Montreuilloise est à notre ville ce que Marianne est à la République : unique et multiple  à la fois… tellement singulière, elle représente cependant la diversité  et le dynamisme des visages rencontrés … Adossée à la place, le regard rieur porté sur le visiteur, elle l'accueille et lui communique sa joie de vivre.

Le dessin digital est approprié pour un tirage en très grand format 6mx 4,5m, en effet la taille du fichier est  287,4 MO, largeur 5315 pixels, taille du document 45cm x 60cm,
résolution 300dpi.
Sur le photomontage de présentation, à l'entrée du cœur de Montreuil, le sourire communicatif de ma " Montreuilloise " est à l'image de l'énergie de notre ville.

L'Île-sur-la-Sorgue © Anita Ljung

(21 janvier au 4 avril 2019) - Gravure sur bois - 23 x 15 cm - 2018

Note d'intention de Anita Ljung :

Ce mur pignon, en un clin d’œil, fait dialoguer un artiste et un passant. Quelques instants en suspens, une émotion, au cœur de la dynamique de la ville qui pulse à la Croix-de-Chavaux. 

J’ai choisi cette image pour son graphisme et les couleurs vives qui accrochent et évoquent la gaité. Elle est à la fois intimité et partage.

Elle raconte le plaisir de s’assoir, regarder les gens passer, rêver, observer les arbres, attendre un-e ami-e, prendre quelques minutes pour soi au milieu du flux urbain. Poser ses yeux un instant sur une silhouette, sur une pensée. Etre une touche de couleur dans la palette multicolore de la ville. 

C’est une gravure sur bois, ou xylogravure. Il s’agit une technique traditionnelle, populaire, qui permet un langage très actuel tout en maintenant le lien avec un savoir-faire artisanal. J’y retrouve à la fois la possibilité d’un graphisme qui évoque mes racines scandinaves, et une manière simple de raconter une histoire qui m’a séduite au Brésil, où j’ai habité, et où la technique du bois gravé est très présente.

Les ailes du désir © Raphaël Rinaldi

(16 octobre 2018 au 16 janvier 2019)

Note d'intention de Raphaël Rinaldi :

Je réside depuis de nombreuses années à Montreuil.

En  tant que plasticien, mon travail s'articule autour de la musique et de la poésie.

Le projet Pignon sur rue m'interpelle dans le sens où il donne à voir.

Quelle est la place de la poésie, de la musique, dans l'espace de la cité et comment les traduire sous une forme plastique ?

Montreuil est une ville d'artistes, de musiciens, de poètes, de cinéma.

Par mon travail, j'élabore des processus de création qui ont pour finalité, en me référant à Samuel Beckett, de faire l'image pour le regardant.

Le projet Pignon sur rue  me permet de questionner la place de l'imaginaire dans l'espace public.

La photographie intitulée Les ailes du désir s'inscrit dans cette dynamique.

Les ailes du désir est aussi une hommage à la ville de Montreuil qui, par sa riche diversité artistique permet la rencontre poétique à chaque  coin de rue.

Jeune couple © Pier Esquilat

(16 juillet au 16 octobre 2018)

Note d'intention de Pier Esquilat :

La proposition que je fais pour le mur pignon est une peinture réaliste d'un jeune couple.

Les corps représentés sont décalés sur la toile. Cette œuvre s'inscrit dans ma démarche artistique où depuis de nombreuses années j'explore l'altérité dans le couple.

Les sujets tels la différence, l'instant, l'ajustement, la mise à niveau dans le couple sont pour moi déterminants dans ma recherche.

Montreuil entretient depuis la création du cinéma une étroite relation.

La création proposée fait référence au montage et à l'ajustement à l'instar de l'image animée.

C'est une image dynamique qui interpelle le public par son aspect décalé et mystérieux. Avec en perspective cette dimension du mouvement. Je suis convaincu qu'elle trouvera sa place sur le mur pignon.

Murmure dans la ville © Marie-Noëlle Heude

(15 avril- 15 juin)

Note d'intention de Marie-Noëlle Heude :

Graphiste illustratrice j’ai choisi Montreuil il y a 18 ans et je suis toujours en éveil dans cette ville qui bouillonne... 

Aujourd’hui, je suis heureuse d’offrir aux habitants un petit clin d’œil vif et joyeux. 

La place Croix de Chavaux, où se croisent des centaines de personnes chaque jour, est devenue un espace d’expression artistique où les œuvres présentées sont des «histoires en marge », un «tréma» dans l’incessante vibration de l’actualité. Fenêtre silencieuse au cœur d’un carrefour. 

Cette petite touche de couleur, ce murmure nous invite à la découverte d’un «intérieur» créatif, un espace poétique particulier. J’ai conçu cette image pour donner de la gaité à cette place et exprimer à quel point les couleurs et les formes enchantent le quotidien. 

Je suis très sensible à la nature, c’est une source d’inspiration infinie pour moi. Ce visage du passé au centre, souriant, est finalement intemporel. Comme une palpitation vivante. La pratique de la composition en papiers découpés invite à la méditation. Les formes créées trouvent au fil du mouvement une place d’évidence, en équilibre dans un ensemble. Un «je» enfantin et ludique où l’esprit déambule, s’échappe, s’envole. Je souhaite à chacun cet émerveillement. 

Un brin de rêve

Le pot de fleur © Pablo Feix

(16 janvier au 15 avril)

Note d'intention de Pablo Feix :

J’ai utilisé l’effet de perspective en fonction de la situation perchée de la bâche du mur-pignon. C’est une vue en contre plongée, “di sotto in sù“.

Un pot de fleur déborde légèrement au dessus du vide à la limite d’une chute ; bien que surdimensionné, il est planté de fleurs trop grosses pour lui. Par leur couleur et leur taille, ces fleurs suggèrent plaisir et menace à la fois. Le cadre lui-même, bien que de très grand format, est trop petit pour tout contenir, l’effet d’échelle contredit le réalisme de la perspective ; en écho aux trois fenêtres de la partie droite du pignon, cette énorme petite fenêtre exprime l’espace privé sur l’espace public. Dessous, sur ce qui peut être un rebord de fenêtre, j’ai écrit “on s’embrasse“ pour souligner cette fusion-confusion entre ces deux espaces, l’absence de ponctuation laissant la chute en suspens ; entre le privé et le public, le doute est une frontière naturelle à fleur de peau.

Campagne Auvergne © Pascal Aimar

(2012, négatif couleur argentique de format, 16 octobre au 15 janvier)

Note d'intention de Pascal Aimar :

Membre du collectif Tendance Floue depuis 1996, je connais parfaitement la place de la Croix-de-Chavaux, puisque les locaux de tendance Floue se trouvaient d'abord rue du Sergent Bobillot, puis rue Kléber, et enfin rue Marcelin Berthelot.

Fin 2011, j'ai quitté Paris pour m'installer avec ma famille en Auvergne, près de Clermont-Ferrand. Ayant grandi et vécu la plus grande partie de ma vie en ville, j'y ai découvert la campagne et le plaisir de la photographier.

J'ai réalisé l'image que je vous propose un matin de novembre 2012. L'automne était déjà bien avancé mais cet arbre majestueux avait encore toutes ses feuilles. Il rayonnait, baigné dans la lumière naissante.

La photo a été faite avec un moyen format argentique Hasselblad. Le négatif couleur de 6 cm par 6 cm est tout à fait adapté à l'agrandissement en très grand format.

Je reviens souvent à Montreuil. La ville me procure toujours du plaisir et de la curiosité, mais rapidement la campagne me manque. J'ai souhaité la partager avec tous les Montreuillois le temps d'une exposition sur le Mur Pignon, et rapporter un petit bout de ma campagne dans la ville pour la faire respirer et voyager.

Zoom sur la Ville © Doline Legrand Diop

(17 juillet au 5 octobre 2017)

Note d'intention d'Doline Legrand Diop :

Zoom sur la ville

"Je souhaite faire un focus sur une partie de la population montreuilloise, pour célébrer l'Afrique. Cette Afrique remplie de formes et de symboles. J’ai vécu cinq ans à Dakar, au Sénégal, où j’ai pu enrichir mon travail de couleurs et de motifs nouveaux, que m’ont inspiré la ville et ses habitants. 

Le zoom que je propose ici résonne avec cette ville, quasi internationale. En effet Montreuil - où "le petit Bamako" comme les habitants aiment à l'appeler, témoigne de cette diversité culturelle que j’aimerai représenter à travers un portrait. 

Le portrait comme reflet, comme compagnon, comme ami, comme sœur ou tout simplement comme un individu de plus dans la ville.

Peut-être que, noyés dans la masse, nous oublions de regarder ses habitants, chacun avec leurs particularités mais aussi leurs ressemblances. Il s'agit ici de prendre le temps, imposé par la grandeur du format, afin de lire cette richesse africaine. Tandis que certains pourront découvrir une Afrique entre contemporanéité et héritage, d'autres seront agréablement nostalgiques. 

La femme peinte sur la toile adopte une attitude rattachée à l’urbanité : elle porte un casque audio. Ce dernier pourtant se transforme en coiffe traditionnelle éthiopienne (grosses cornes aux oreilles). Je souhaite illustrer ici le mélange entre tradition et modernité assumé par de nombreuses personnes d’origine africaine, installées à Montreuil-sous-Bois. Cette femme est ornée de bijoux qui rappellent ceux des Massaï, et porte un vêtement où apparaissent des empreintes de masques. Tout ceci sur un fond de wax, tissu traditionnel africain. 

Ce visage qui nous regarde et s'adresse à nous nous livre un message : aller au-delà des frontières identitaires, au-delà du temps et de la culture."

Fauteuil habité, Henriette © Pierre LEBLANC

(19 avril - 16 juillet 2017)

Note d'intention de Pierre LEBLANC :

Révéler l'humain, l'humour et la personnalité de chacun, au milieu de cette uniformisation que le "fauteuil roulant" porte dans l'esprit de la collectivité...

C'est par une tenue, un geste ou une émotion, que les résidents ont transmis une idée, un message. Ces personnages roulants nous parlent ainsi de leurs colères, de leurs joies et de leurs vies.

En cette période électorale, l’énergie et le sourire d’Henriette vont-ils nous permettre de penser la place que notre société réserve aux personnes en situation de handicap ?

Les structures d’accueil manquent, les effectifs sont cruellement déficitaires et beaucoup d’enfants en situation de handicap sont malheureusement encore peu ou pas scolarisés !

Alors Henriette, vas-tu nous refiler ton dynamisme ?

Un grand merci à elle, à tous les résidents de la MAS A.Glasberg et à l’équipe qui m’a accompagné dans la réalisation de ce travail.

Un grand merci à la Ville de Montreuil de donner à Henriette cette place au «centre de la cité».

Autruche Fond Rose © Sandrine RONDARD

(16 janvier au 18 avril)

Note d'intention de Sandrine RONDARD :

La place Jean Duclos est un carrefour stratégique où voitures, piétons, cyclistes se croisent et foncent dans la journée. 

J'aimerais que mon autruche par l'incongruité de sa présence demesurée fasse, si ce n'est s'arrêter les passants, au moins les faire sourire...et leur apporter à travers son doux regard et son environnement rose une bouffée d'oxygène poétique. 

Ce tableau fait partie d'une série de portraits d'animaux de 35 x 27cm. Donc pratiquement homothétique à 6 x 4.5 m. 

Passer d'un petit tableau à cette immense image permettra aussi d'entrer dans la "matière" de la peinture.

Portrait de l'enfant caché © Benloy

(photographie argentique noir et blanc, du 15 novembre 2016 au 14 janvier 2017)

Note d'intention de Benloy :

Je présente cette image : 

C'est "le portrait de l'enfant caché"

Photographie argentique que j'ai réalisée à Montreuil en 2015

Elle est à mes yeux parmi d'autres de mes images la plus juste ici par son sujet, sa portée, son ouverture, sa signification.

C'est un visage aux dimensions surdimensionné qui nous regardera

Plus il sera grand et mieux seront perceptibles de près comme de loin ses détails, ses teintes, la prégnance de ses multiples grains

Aux carrefours des sentiers pédestres et humains.

Il nous convie au dialogue

Il fera sens

C'est un portrait réaliste au piqué défini

Aux nuances de gris, de noir profond, de blanc lumineux

C'est une image de Montreuil telle que je la ressens

De ma ville

De mon cheminement

Je n'ai pas encore eu la chance de voir un de mes travaux agrandi au point de lui permettre de prendre toute son entière dimension

Il faut le reconnaître c'est rare

J'espère de ton mon coeur et de toute la foi que j'ai dans ma passion que cette proposition vous semblera juste et méritante.

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Cavale © Camille Savage

(2014, photomontage - 15 septembre au 14 novembre)

Note d'intention de Camille Savage :

Je justifierai le choix de cette image en grand format à Montreuil ainsi : 

Les animaux sont si rares. Il me semble qu'on les a coulés dans le béton des villes. Dans certains endroits de la terre, ils sont si normalement là, leur présence est à la fois simple et indifférente. Les hommes, les animaux et les machines s'y côtoient dans une familiarité presque indécente. Ici, les survivants se cachent. 

L'autre nuit, alors que nous rentrions sur Paris d'une proche campagne, j'ai dit : "Je ne veux rentrer qu'après avoir aperçu un sanglier, une biche, voire un lapin". A peine, ma phrase terminée, un troupeau de jeunes biches traversaient devant les phares de la voiture. 

J'ai tremblé devant tant de beauté. 

C'est une manière de la partager.

Tête Montreuilloise © Mathieu Colloghan

(Huile et palette sur carton, du 13 juillet au 14 septembre)

Note d'intention de Mathieu Colloghan :

Evidemment, toutes les images peuvent sembler polysémiques; raconter une chose et une autre en même temps. Ou plutôt : on peut faire dire ou voir plusieurs choses en une seule image.

Là, au contraire, c'est moi qui veux faire dire plusieurs choses à une même image (même si, en dernier ressors, c'est toujours le destinataire qui décide de ce qu'il voit). 

Quatre choses en fait : 

  • La double échelle de réception des images dans la ville

Je voulais une image de plusieurs échelles. En effet, dans un musée, une galerie, un livre, une image n'a en général qu'une taille. Or sur la place Duclos, on peut voir cette image depuis la maison des syndicats, de l'autre côté de la place, ou être à ses pieds, au début de la rue du Capitaine Dreyfus. Donc de la taille d'un timbre, un petit motif dans une fôret d'immeuble, jusqu'à la taille de la grande bâche couvrant la surface de plusieurs appartement. Une seule grosse tête simple-plus grosse que les immeubles, les grues et les arbres et une multitudes de petites images. Une image simple dans un premier temps, compliquée et multiple dans un 2e temps. Comme une rue : simple masse d'immeuble quand on passe rapidement mais, à y regarder de plus prêts, des fenêtres habitées, des terrasses animées, des vitrines achalandées etc ... 

  • Une double lecture 

Une image simple, facile d'accès, mais avec aussi, dans un deuxième niveau de lecture, des évocations de l'histoire de l'art (sur la fausse perspective couchées, la référence au "Coup de chapeau à Paris" de Boisrond etc).

  • Un personnage principal noir

Pas seulement parce qu'il y a des Montreuillois jeunes et noirs, sans doute plus que des Nancéiens ou Limougeauds jeunes et noirs et qu'il y a donc un sens à ce que ce Montreuillois parmi d'autre soit jeune et noir, mais surtout parce qu'une discrimination forte existe dans la représentation dans l'espace public : le plus souvent l'individu lambda - - celui qui ne représente rien en particulier que lui même est un homme blanc d'âge intermédiaire. Ce sujet devient noir si sa couleur de peau signifie quelque chose : il sera noir pour parler des différences, du racisme, des minorités. S'il s'agit d'illustrer l'appétence pour les produits bio, pour la musique classique ou la météo, là où la couleur de peau ne compte pas, là, il sera blanc. 

Voilà donc, dans une image, un geste politique : mon personnage qui n'a pas de couleur particulière est noir. 

Pourquoi noir ? Et pourquoi pas ? Et pourquoi blanc ? 

  • Montreuil 

Enfin, le sujet principal de cette image, c'est Montreuil. Plutôt Montreuil vu de Croix de Chavaux d'ailleurs : avec ces maisons à tuiles, des ateliers, des immeubles, les immeubles du centre, la mairie, les toits verts de la rue Rougiers de L'îsle, le glacier et d'autres clin d'oeils. 

Voilà, une image. Au moins quatre entrées.

Le Mont Reuil © Céline Faure

(Acrylique sur toile, du 13 mai au 12 juillet)

Note d'intention de Cécile Faure :

Ma démarche artistique : 

Quand je peins, je réfléchi avec mon corps. Les paradoxes propres au tableau m'intéressent. Les projections mentales sur un support matériel, les sensations d'espace dans un cadre fermé, la perspective et le plan, le solide et le diffus se contrebalancent et s'équilibrent. Avec cette recherche, toute une réflexion se met en place, sur les relations complexes entre la pensée et le corps sensible. Je produis des images intelligibles, je peins pour l'expérience sensuelle et difficilement dicible. 

Pignon sur Rue : 

J'ai choisi de présenté pour "Pignon sur Rue" un tableau que j'ai peint en 2010, l'année de mon emménagement pour Montreuil. Il me rappel les premières sensations liées à la découverte de cette ville où je me suis sentie tout de suite très bien. 

Montreuil reflète parfaitement cette idée de paradoxe, où tout y est mélangé. Les différentes communautées, les espaces urbains et les parcs, ses quartiers pavillonaires et ces grandes cités, sa proximité avec Paris et son esprit de village, où des personnes qui ne se connaissent pas discutent de la pluie et du beau temps au croisement d'une rue, à la sortie du marché. 

La place où est présenté le projet Pignon de Rue en est d'ailleurs un parfait exemple. Elle est en même temps, un lieu de rencontres, de pause, de petits commerces de proximité et l'un des principaux croisement routier de la ville. 

Ce projet m'intéresse aussi tout particulièrement car il me donnerai l'opportunité de confronter une image de petite taille issue d'une expérience sensible et intime, avec la place publique et le format monumental. 

Je serai particulièrement heureuse de contribuer à l'espace visuel de la Place Jacques-Duclos, en espérant apporter un bin de fraicheur et de surprise aux passants. 

Mise en Oeuvre : 

En agrandissant le tableau, pour un format de 6 m x 4.50 m, l'image ferait 5.59 x 4.50m. Je propose donc d'y ajouter, deux bandes gris clair (que l'on pourra définir ensemble) de 20.5 cm en bas et en haut de l'image.

Petite fileuse pleine de patience © Christophe Loyer

(photographie d'une sculpture - du 15 mars au 12 mai)

Note d'intention de Christophe Loyer :

L’œuvre proposée pour le mur pignon est la photographie d’une sculpture, sorte d’étagère ou de « praticable » sur lequel est assis un personnage dans une position d’attente, de réflexion ou de rêverie. Ce personnage tien entre ses mais un filin, une bouche qui retombe verticalement vers le sol ; La sculpture a été photographiée accrochée à un mur de ciment vertical, ce qui génère un effet trompe l’œil puisque ce mur photographié vient coïncider avec le mur réel du pignon et qu’en particulier les ombres du praticable, du filin et du personnage semblent se porter sur le mur réel. La fonction de ce trompe l’œil est de mettre en relation cette sculpture, au-delà du cadre de l’image, avec le pignon tout entier, ainsi qu’avec l’espace, mis en relation avec l’espace de la ville via le praticable sur lequel il est assis, et le mur sur lequel celui-ci est accroché, transforme cet espace.

La sculpture appartient au cycle « Le Cirque Philosophique », dans lequel des funambules composent des figures dans l’espace avec un filin, une boucle continue. Qu’elles soient suspendues comme c’est souvent le cas, ou murales comme ici, les sculptures du Cirque Philosophique jouent avec la gravité dans tous les sens du terme : celui de cette verticale que défient les acrobates, et qui devient la matière même de leur création, mais aussi celui de la gravité ontologique qu’ils portent en eux.

« Chacun de ces funambules porte en lui une gravité, une masse obscure émanant de sa présence, de la certitude qui s’en dégage. Et cette conviction altère l’espace autour de lui, de la même façon qu’un corps, en vertu de sa masse, modifie le champ gravitationnel à l’intérieur duquel il est plongé. Ainsi chaque acrobate modifie l’espace mais aussi le subit, car ce champ de force, avec lequel il interagit et qui s’applique en chaque point de l’éther, exprime la présence, obscure elle aussi, du destin.

Il ne s’agit pas de la gravité d’un geste ou d’une attitude, mais bien d’un gravité ontologique, d’une ténacité qui prend sa source dans l’épaisseur même de l’être. Ce qu’à chaque fois elle manifeste, c’est cet abîme que chacun porte en lui et qui, mystérieusement, est aussi celui qui s’ouvre sous ses pas. En un jeu de miroir dans lequel intérieur et extérieur deviennent image l’un de l’autre, chaque acrobate s’avance librement dans l’abîme parce qu’il est lui-même porteur d’abîme. C’est pourquoi, pour lui, être signifie réfléchir l’abîme. »

Extrait de «  L’histoire du Cirque Philosophique » CH. Loyer, Florence, 1998

Le jeu avec ces deux sens du mot gravité – verticalité et intériorité – est rendu possible par la boucle que manipule ce personnage. Fil de la vie ? Boucle d’un temps cyclique ? En tombant, tel un drapé, selon la courbe de son propre poids, ce filin manifeste la présence d’un invisible champ de force : champ gravitationnel mais aussi métaphoriquement, champ de conscience, d’attente, champ des possibles . L’espace sous la sculpture – sa grande distance au sol – et l’ouverture de la place sont donc ici essentiels à ce basculement entre l’abîme que le personnage porte en lui » et celui qui s’ouvre devant lui.

Janus © Evgénija Demnieska

(2014 - oeuvre numérique - du 15 janvier au 24 mars)

Note d'intention d' Eugénija Demnieska :

Janus est un personnage venant de la mythologie romaine.

Il est le symbole du commencement et du passage, une déité abstraite, associée au passage du temps, aux portes,aux transitions abstraits ou concrets, sacrés ou profanes. Il symbolise les changements et les transitions comme le progrès de l’avenir et du passé, le passage d’une condition à une autre, d’une division à autre et de l’enfance à l’age adulte. Il représente le temps parce qu’un de ses visages est tourné vers le passé et l’autre ers l’avenir. Il est symbolise la ligne médiane entre la civilisation et la barbarie, entre le rural et l’urbain.

Puisque le mouvement et le changement sont bivalents, Janus a une nature double qui est symbolisée par ses deux têtes en image.

Comme symbole du mouvement, Janus anticipe tous les commencements et se préoccupe du passage. En général, il est à l’origine du temps et il est invoqué «  non seulement au commencement de janvier, mais encore au premier jour de tous les mois : « en se levant, il ouvre le jour, en se couchant, il le clôt ». Il a sous son contrôle les entrées et les sorties de la porte de la maison et de la ville. Il est l’initiateur de la vie humaine et du nouvel age historique.

Comme symbole de l’abstrait et du concret, il représente le changement qui se fait sur la base des concepts vers le concret. Il peut être le symbole individuellement pour chaque être humain qui souhaite accomplir quelque chose et qui se trouve sur le chemin du changement et également perpétrée par l’action conjointe de tous.

Il convient d’être présenté au sein d’un espace public qui en soi est un lie de changement permanent et Janus lui donne une dimension plus large, anticipant la conscience du passé et une vision du progrès.

J’ai choisi l’expression numérique comme une transition vers l’avenir. J’ai apporté une vision artistique de Janus où sa dualité est présentée par deux visages différents qui sont une femme et un homme et la fraternité entre les races. Incarné par deux personnes ,deux corps, Janus devient plus humain, symbolisant l’être humain qui prend son destin en main, en connaissant le passé et en anticipant l’avenir.

Pour présenter les changements dont Janus est le symbole, j’ai partagé le format en six champs où Janus apparaît dans les combinaisons différentes, trois fois sur le champ noir et trois autres sur le champ blanc, ce qui exprime na nature substantielle. De l’autre côté, ce champ noir et blanc donne plus de vie au format rectangulaire.

J’ai choisi deux couleurs : le rouge-chaud et le vert-froid qui sont opposés et complémentaires et qui expriment aussi de Janus. 

Pittorex

(du lundi 16 novembre au 14 janvier 2016)

Note d'intention de Pittorex :

Pittorex est né à Montreuil, il y aura 30 ans, en août. 
Pittorex et Montreuil sont deux histoires entremêlées. 

Peintres muralistes nous avons participé à bien des projets dans la ville, de l'ancien Méliès au "Murs à rêves" du quartier Branly-Boissière, et tandis que nous évoluions dans nos recherches picturales, la ville se transformait : changements de population, de municipalités, d'urbanisme ...
Curieusement la place de la Croix-de-Chavaux, elle, a traversé ces décennies sans modification notoire jusqu'au projet "pignon sur rue" qui l'a promue lieu d'exposition à grande échelle, appel au rapprochement des artistes avec tous les publics. 

Nous avons rêvé d'ouvrir dans ce mur une fenêtre avec vue sur la place au crépuscule, entre bâtiments et arbres, tout un monde de lumières, réverbères, feux, enseignes, et ombres allongées d'étranges passants, un chien, des pigeons, ...
La ville condensée dans un miroir d'argent, car nous travaillons particulièrement la dorure à la feuille d'argent oxydée et gravée. 

Utiliser cette technique sur un mur à grande échelle - un désir de toujours - serait un exploit fort coûteux, c'est pourquoi le biais de la production sur bâche est l'occasion unique d'opérer ce transfert, de montrer "en grand" cette étonnante mutation de couleurs et de matières que nous livre l'alchimie des oxydations. 

De plus , cette matière est si délicate à photographier que seul un véritable professionnel de la prise de vue sera à même de la faire sortir enfin du fond de l'atelier ou des salons, de l'exposer au grand jour et pour tous.

Obstacle © Jérôme Combe

(du 15 septembre au 15 novembre 2015)

Note d'intention de Jérôme Combe :

Je vous propose une oeuvre photographique réalisée au reflex numérique, une technique permettant des agrandissements extrêmes. La prise de vue a été réalisée à l'été 2010 dans le nord de l'Italie.

Dans la lignée de mon travail, cette image offre différents niveaux de lectures, tout en étant facilement accessible à un public sans culture artistique. J'apporte de l'importance à construire des oeuvres dont l'appréhension est aisée, et ce sans concession à ma démarche intellectuelle ou à l'intérêt qu'un public averti peut y trouver.

Derrière une apparente simplicité, cette oeuvre poétique joue avec les codes du médium photographique et son rapport complexe à la réalité. La reproduction à grande échelle participera au processus de création: lisible et percutante, l'image d'un voilage blanc tentant de s'échapper par une fenêtre ouverte s'imposera en un format au delà du réel sur le pignon offert par la ville de Montreuil.

Si le sujet en est bien défini, c'est la dualité créée qui porte l'intérêt, l'opposition concordance/discordance, possible/impossible, réel/irréel, image attendue ou incongrue.
Dualité de lieu tout d'abord : une fenêtre naturellement installée sur un pignon d'immeuble, à côtés de consoeurs, mais qui sera un morceau d'Italie au coeur de la région parisienne. En contrepoint de la possibilité de l'emplacement de cette fenêtre, et de son usage attendu, l'impossibilité du gigantisme de son échelle participera au décalage.

Dualité temporelle ensuite : une saison, un moment arrêté intégrant une lumière fixe au milieu d'un espace public en perpétuel mouvement La concordance qui adviendra à certains moments de la semaine, certaines heures de la journée sera contredite par la discordance du reste du temps. Un voilage naturellement éclairé par le soleil baignant la place aux belles heures de la journée deviendra une fenêtre ensoleillée dans la grisaille ou au plein coeur de la nuit.

Je pourrais développer autour de cette dualité, mais l'essentiel ne réside-t-il pas ailleurs ? Je propose au public montreuillois une image noir & blanc à l'esthétique soignée, une touche d'élégance et de simplicité au coeur du tumulte de la ville, une invitation au voyage, un appel à la rêverie et à la contemplation.

La fiancée de Frankenstein © Noël Perrier

(du 15 juillet au 14 septembre 2015)

Note d'intention de Noël Perrier :

L’œuvre proposée pour cette Résidence éphémère, Pignon sur Rue, s’intitule "La fiancée de Frankenstein". Elle est à un format homothétique avec le projet de bâche de 6 m de hauteur sur 4,5 m de largeur. Et, par le regard "très appuyé" du personnage féminin, elle peut se voir comme un clin d’œil à la fresque originale du mur Pignon et se veut un nouveau visage qui regarde le spectateur autant  qu’il est regardé… 

Le projet proposé ici devrait éveiller la curiosité du public par cet assemblage "improbable"  entre des styles et des registres très différents (Peinture classique avec la Vénus de Botticelli, Bande Dessinée ici représentée par un comic book américain, Cinéma avec une image de "la fiancée de Frankenstein" qui donne son titre à l’oeuvre). Ce mélange se retrouve aussi dans la manière de traiter "plastiquement" l’image : une partie en noir et blanc, une autre en couleur dans des tons nuancés, et une dernière plus graphique, les deux parties du visage étant séparées/reliées par une "déchirure". 

Je m’intéresse au mariage entre la culture populaire et les icônes de l’art sans hiérarchie entre eux, et à la façon dont des références a priori éloignées peuvent s’éclairer mutuellement sous un jour nouveau. Ici, chacun selon ses références personnelles, peut se reconnaître dans une partie de cette peinture qui joue à la fois du contraste entre des époques et des goûts à priori différents, mais aussi d’une certaine harmonie et d’un dialogue qui peut s’instaurer entre eux... Ici l’expérience de démiurge à la "Frankenstein" a plutôt bien tourné : la Vénus semble plutôt bien vivre ce mélange des cultures… Ce collage/décalage est aussi une invitation pour les passants à faire un pas de côté, à porter un regard légèrement décalé sur le quotidien, ce qui devrait être accentué par la taille de ce visage au beau milieu de l’environnement urbain. 

La fresque du mur pignon occupe un endroit symbolique de la place de la Croix-de-Chavaux et visible de tous. Ce projet propose d’installer un visage de femme beau et serein qui, agrandi à cette échelle, domine le spectateur et observe les passants avec bienveillance. Un "collage" inattendu, un visage radieux qui nous interpelle en sortant du métro ou en se rendant dans les commerces du quartier me paraît une proposition intéressante….

Site Internet de l'artiste : http://nono.paint.free.fr/ 

Fresque Indices d'une ville © Jean-Fabien

(du 15 juin au 14 juillet 2015)

Note d'intention de Jean-Fabien :

Il nous arrive, tous les jours, à chaque instant, de traverser la Ville. Mécaniquement, perdus dans nos pensées, pressés d‘arriver jusqu‘au point B. D‘y retrouver l‘Amour ou une boulangerie encore ouverte.
Qui sait ? Mais La Ville nous traverse elle aussi. Elle sème des embuches, décide brutalement de changements d‘itinéraires, se joue des sens et des interdits. La Ville évolue; de manière incessante, sorte de lego adulte animé par une génération spontanée. Comme autant de panneaux dressés, sortis du sol; des feux clignotants et autant d immeubles champignons à l‘image d‘une jungle foisonnante de bétons armés, de poutres. La démesure à visage (in)humain ? Et nous de courber l‘échine ou de klaxonner fièrement, sans vraiment porter attention à cette Ville ogresse, organisme rampant, sans frontières, sans limites, foisonnant et prenant racines au delà des territoires acquis. La Ville est supposée pensée à l‘unisson de nos usages, imaginée pour s‘adapter à nos urgences alors qu‘en fait c‘est notre intimité et nos comportements quotidiens qu‘elle régit en profondeur. L‘image que nous avons de la Ville finit par devenir l‘image que nous avons de nous même. Individuellement comme collectivement. Son ciel est bas; aussi bas que son sol est noir. Et sa ligne d‘horizon se heurte souvent au chaos des enseignes lumineuses posées comme autant de feux et d‘artifices. Une Ville consumériste, hantée par des icônes, sous le diktat des marques et de la coolitude. Et si la Ville est un mensonge, c‘est d‘abord celui de notre manque de savoir vivre. Mais la Ville se mérite car il faut aussi savoir l‘aimer, la deviner. Louer sa poésie. Aller à sa rencontre, et c‘est une chasse aux trésor qui commence.
Comme autant de pépites futiles comme essentielles, nichées ici et là, planquées par milliers, disponibles pour ceux et celles qui veulent ou peuvent encore s‘émerveiller de peu; de l‘essentiel aussi. La Ville, ma Ville, ce sont des hasards, des parcours et des rues. Aimer la Ville et c‘est un combat gagné d‘avance pour quiconque décide que la poésie de bouts de ficelles sera toujours plus forte que la promesse d‘un quotidien ré enchanté à crédit. Et pour cela il faut apprendre à regarder plutôt que voir.

Harald Wolff

(du 15 mai au 14 juin 2015)

Note d'intention d'Harald Wolff :

Il s'agirait pour moi d'avoir l'occasion de présenter une oeuvre dans un espace public, sur le mur d'un immeuble du Centre Ville, en grande taille donc.

Cette image serait visible par tous.  Mon intention est de surprendre et d'ouvrir chez le spectateur un espace de rêve et d'imaginaire. En effet celui-ci n'aura pas  fait la démarche d'aller voir une oeuvre d'art dans un lieu spécifique (galerie, musée...). 

J'ai choisi de proposer un travail qui représente une dynamique d'action et de mouvement en accord à mon sens aux caractéristiques de la ville de Montreuil.

Figures © Rémi Vinet

(du 15 avril au 14 mai 2015)

Note d'intention de Rémi Vinet :

Détacher le visage des effets. Les liens – quotidiens – sociaux – familiaux – communautaires. Tenter une extraction. Extraire le visage de son identité apparente. 
« Desidentifier ». Ainsi, tendre vers les formes, les lignes, malaxer les masses qui le dessinent. Utiliser le noir et le blanc, les gris pour formuler. Recomposer Un Autre enfoui, inexprimé, nié.

Je fabrique des visages à partir d’autres visages. C’est figure. 

De mes photographies, j’extrais des visages en les projetant puis en les rephotographiant sur une toile. C’est le principe. La prise de vue est aplat. Délicate. J’isole un négatif. C’est au tirage que figure prend forme. Tout y devient sensible car tout fait sens. Un changement de contraste ou une approche de maquillage peut amener vers une autre interprétation. Il faut orienter la vision vers l’absorption subjective, vers un invisible vivant. Tout est lent et long avant de considérer une figure aboutie. Il faut souvent revoir, s’interroger, recommencer. On ne sait jamais.

Les figures sont toutes du même format 358x480 mm sur une feuille de papier baryté argentique 50x60 cm. Un format proche de la conversation.

Les premières figures sont apparues en 1997. Elles s’étalent sur plusieurs périodes. Il y en a aujourd’hui 65. D’autres s’en viennent. C’est infini.

Passage © Marie Dos Santos

(du 16 mars au 15 avril 2015)

Note d'intention de Marie Dos Santos :

Le choix de ce tableau parmi mes autres travaux a été pour moi comme une évidence, de par son sujet , sa lumière et ses couleurs.

L'idée de le voir exister dans de telles dimensions, à cet endroit précis de ma ville, ce carrefour incroyable d'architectures et de vies, me ravirait. Car ce serait une bonne place pour lui.

Dans cet enchevêtrement de routes, de véhicules, d'arbres et de gens, cette grande plage de bleu, signal de calme et d'espace serait comme une invitation à pénetrer dans la rue du Capitaine Dreyfus, pietonne mais insoupçonnable quand on ne connait pas Montreuil.

Le surdimensionnement du tableau conviendrait au sujet du tableau lui-mème qui parle d'espace, d'ouvertures, de passages, d'échelles entre l'humain et l'urbain.

Cœur de ville © Dominique Bruneton

(du 16 février au 15 mars 2015)

Note d'intention de Dominique Bruneton :

Ce visuel en trompe-l’oeil est comme le prolongement de la rue piétonne sur la facade créant ainsi une nouvelle perspective qui met en valeur l’homme dans la cité.

Le choix gris bleuté des couleurs proche de l’asphalte et le traitement flouté de la peinture s’accordent avec le mouvement, la pulsation du “coeur de ville”.

De ce fait la facade de l’immeuble est en symbiose avec la rue piétonne invitant le passant à y pénétrer.

C’est le signe que cet espace nous appartient. 

Site Internet de l'artiste : Dominique Bruneton

La croix bleue © Silvia B Quiti

(du 15 janvier au 15 février 2015)

Note d'intention de Silvia B. Quiti :

La toile La Croix bleue est un projet visuel dédié à la place de la Croix-de-Chavaux visant à interpeller les habitants sur notre cité, les inviter à dialoguer avec notre ville et faire évoluer leur regard sur l’espace public et urbain qui est le nôtre. Cette proposition se veut être un trait d’union entre les passants et le quartier de la Croix-de-Chavaux. 

Site Internet de l'artiste : Silvia B Quiti

Tour de Babel #1 © Dadave

(du 15 décembre au 14 janvier 2015)

Note d'intention de Dadave :

Montreuil Babylone contemporaine.
Les tours de Babel sont présentes dans mon travail depuis bientôt quinze ans. J'en ai réalisées plus de trente, à chaque fois construites selon les mêmes méthodes, avec les mêmes matériaux, aux mêmes dimensions, et portant toutes les mêmes titres (Tour de Babel #1 à Tour de Babel #32). Toute sont fondamentalement différentes, mais toutes convergent vers une même unité de travail.

Le mythe de Babel contient une double symbolique :
1/ le génie humain et créatif,
2/ la multiplicité des peuples et des langues, et l'absence de communication.

Lorsque les habitants de Babylone ont réussi à utiliser un même langage dans le seul but d'ériger une tour mythique, montrant au monde la nécessité de l'unicité pour parvenir à leurs fins, une volonté divine punit leur orgueil en instituant la diversité des langues, Babel devient alors le centre du monde de la confusion et de la dispersion.
Un enjeu fondamental est à la croisée de ces deux symboliques : savoir utiliser et mettre en valeur tous les talents, toutes les compétences issus de l'incroyable diversité sociale et culturelle qui composent une société, ou une cité, tout en gardant suffisamment discernement politique pour y parvenir.

La mise en forme d'une société, quelle qu'elle soit repose sur ce paradoxe, utiliser à bon escient les talents divers, dans le but de construire et créer l'avenir, tout en se donnant les moyens intellectuels et politiques d'y parvenir.

Montreuil en phase de reconstruction et à un tournant de son histoire moderne semble confronté à ce dilemme.
L'enjeu est simple : Montreuil se donnera-t-elle les moyen de devenir une Babylone contemporaine, ou Montreuil, faute de concertation politique sur l'agora s'effondrera-t-elle telle une tour de Babel du 21e siècle.

Site Internet de l'artiste : Dadave

La Noue © Dale Joseph Rowe

(du 14 novembre au 14 décembre)

Note d'intention de Dale Joseph Rowe :

Je suis un artiste qui attache beaucoup d’importance à la présentation de mon travail dans l’espace public. J’ai déjà mis en place plusieurs installations comme Out of the Blue, une camera obscura dans le cadre du projet 116 en 2006, ou Spring Windows dans le square Patriarche à Montreuil en 2003. Fort de mon expérience avec des projets collectifs implantés dans l’espace public dans plusieurs pays européens tels que le Portugal, l'Allemagne, la République Tchèque, la France ou encore l’Ecosse, j'ai pu remarquer que le dialogue entre les artistes et le public était d'autant plus fort et enrichissant. 

Le tableau proposé pour «Pignon sur rue» intitulé La Noue, est issu de la série Nature dans la ville dans laquelle je présente des arbres, des plantes sauvages et des fleurs dans un paysage urbain. Ce travail sur aluminium aux couleurs vives reflète pour moi la ville moderne. Cette série met en valeur des plantes que beaucoup de gens ne regardent plus et permet d'engager une réflexion quant à leur importance dans la vie d’une ville.

Site Internet de l'artiste : Dale Joseph Rowe

Petit chandail © Dominique Berteletti

(du 15 octobre au 13 novembre)

Note d'intention de Dominique Berteletti :

Couvrir un mur : j’ai pris l’action au sens premier. Habiller le mur pour lui tenir chaud, lui proposer « une petite laine ».
Il se couvre d’une texture.
La ligne se tricote, s’enroule, se noue, s’éffiloche.
La nouvelle peau du mur l’isole et l’orne.
Ma démarche s’affirme féminine. Ouvrage de dame, tricot ou crochet ou broderie laborieuse, la proposition est un pastiche. C’est une mise à distance de l’ouvrage féminin, lent, technique et complexe. Le graphisme est rapide et l’impression sérigraphique avec lequel  elle est réalisée aussi.
Le rose,dominant, cliché traditionnel du f éminin, s’anime, se sature jusqu’au fluo. Le résultat ambiguë oscille entre préciosité, labeur et facilité, entre une véritable technique de couture (sur certaines parties j’ai réalisé des coutures à la machine) ou de tissage et des faux-semblants (réalisés en dessin)
Le mur perd de sa rudesse, s’adoucit et se tient au chaud.
Le changement d’échelle, la monumentalité de la maille, à la taille du mur m’intéresse.
C’est aussi un clin d’œil à l’architecture, celle qui prend soin de développer une démarche écologique : c’est une seconde peau, un chandail isolant.

Google+ de l'artiste : Dominique Berteletti

Miroir, mon beau miroir... © Alice Sfintesco

(du 15 septembre au 15 octobre)

Note d'intention d'Alice Sfintesco :

J’ai choisi de présenter pour le projet « Pignon sur rue » une installation, « Miroir, mon beau miroir...» composée de 36 peintures représentant chacun un visage de femme devant son miroir.
C’est une composition colorée qui donne à voir une multiplicité d’individualités.

Chaque visage interroge directement notre regard, nous, passant/spectateur, sommes à la place de ces 36 miroirs.

Ces visages de femmes sont maquillés pris en même temps dans l’intimité du miroir et prêts à sortir vers l’extérieur.

Elles interrogent leur identité, leur rapport au monde et à elles-mêmes, à travers ces attributs et l’image qu’ils renvoient.

Dans cet espace public qu’est la place de la Croix de Chavaux, tous ces visages juxtaposés et colorés créent un dynamisme visuel, un sentiment de multiplicité d’individualités , elles cherchent notre regard, notre attention et interrogent le regard que l’on porte sur elles.

Site Internet de l'artiste : http://alicesfintesco.blogspot.fr/

Révolution © Marion Robert & Julien Wolff

(du 15 juillet au 15 septembre)

Note d'intention de Marion Robert :

Tout se passe au delà des lignes. Le trait cherche à saisir le ressenti d'un instant. Les limites sont abolies. Les contours s'effacent. Seuls restent les textures, les nuances de couleurs et les vibrations. Gaston Bachelard affirmait que «le temps est une réalité resserrée sur l'instant et suspendue entre deux néants». C'est cette idée de fuite qui m'intéresse et que je tente de représenter dans ma peinture.

Le regard peut se perdre dans le lointain comme dans la texture d'une roche ou d'une mousse. J'essaie de représenter cette idée d'échappée visuelle, tout en faisant appel à quelque chose de très intérieur. Dans cette représention d'un sous-bois, la périphérie du champ de vision se montre plus présente que son centre. Les repères verticaux des troncs indiquent l'élémentaire pour mieux disperser notre regard. La vision est trouble, les choses se distinguent dans une sorte de jeu entre apparition et évaporation, comme des pensées difficiles à saisir. Quelle meilleure intervention dans l'espace public que d'inviter à la pause, à la rêverie ?

Tout d'abord. je pense qu'il existe un réel intérêt à reproduire ce dessin à une très grande échelle. Ma volonté étant qu'on se promène à l'intérieur du paysage et au delà. Les dimensions importantes de la reproduction sur bâche participeront à cette évasion.

De plus c'est en quelque sortes un retour aux sources. Je suis convaincu du bienfait de la représentation d'une nature sans la marque visible de la présence humaine dans un contexte urbain. Le pignon marque le passage entre la place de la croix de chavaux, très dense et animée et la rue piétonne plus au calme. Mon dessin témoigne de cette articulation.

Pour finir je pense que l'image interpelle car elle est intrigante et justement à l'opposé du fonctionnement habituel de l'affichisme publicitaire car le dessin est mouvant et les couleurs sont tendres. 

Site des artistes Marion Robert et Julien Wolff : jolimarinnu.fr/iframe/index.html

Voyage © Laura Todoran

(du 16 juin au 14 juillet)

Note d'intention de Laura Todoran :

A partir de l’album photos des Savard, famille d’arboriculteurs-horticulteurs installés à Montreuil en 1880, cette œuvre interroge la reconstruction mythique du passé à travers un fragment d’intimité. A première vue, il s’agit de faire surgir, grâce à cette histoire familiale, le passé des habitants de Montreuil. Par leur métier de paysans, cette famille illustre la genèse de la ville et des villes de banlieue où monde rural et urbain se rencontrent, s’entremêlent.

Cette photo n’existe pas, il s’agit d’un collage à partir des photos de l’album. Cet ancrage montreuillois sert à ouvrir une fenêtre cachée vers l’intimité au milieu d’une des  places de la ville parmi les plus  urbanisées. L’œuvre par son emplacement crée une dualité entre anonymat - espace public et intimité - habitants. Or, tel un écho à cette confrontation visuelle, derrière l’œuvre des histoires de vie inconnues sont abritées, celles des gens de l’immeuble dont la façade sert de support au projet. Sur le plan de l’image, les anciennes photos possèdent une profondeur particulière qui renforce l’effet de fenêtre, d’intérieur. 

L’enfant représenté ne renvoie pas seulement à un passé d’archives mais à nos souvenirs, notre enfance, notre histoire sans cesse reconstruite, bercée d’illusions et de mystères. Cette œuvre est avant tout une invitation à voyager à travers le temps et l’intimité d’une famille, d’une maison, d’une ville, de sa propre enfance, de ses propres souvenirs… Ce voyage est suscité par des objets de la composition comme l’échelle et l’avion, seul élément non tiré d’une des photos de l’album. Le biplan, tourné vers les passants, symbolise en filigrane ce lien infime entre un passé que l’on croit trop souvent perdu et un présent parfois trop présent.

Site internet de l'artiste : www.lauratodoran.com 

Hide and Seek : Sculpture en mouvement © Claire Loupiac

(du 15 mai au 15 juin)

Note d'intention de Claire Loupiac :

Si la ville est ce qu'elle est, c'est parce qu'elle est inachevée, fuyante, multiple, routinière et hoquetante. Elle est tout à la fois, dans un désordre savamment canalisé, pylones de ciment, béton et planches, jardinet cloturé de faux bois en ciment, enseignes effacées, clôture de chantier, bal popu et disco soupe, associations et politiques affichées qui se desquament, ville oignon irascible et fraternelle, compulsive, enchevêtrée...

Comment s'afficher dans ce chaos de signes ?
Un peu plus et c'est l'étouffement.

Délaissant mes peintures qui à cette échelle deviennent trop décoratives, je propose une photographie presque monochrome intitulée Sculpture en mouvement.

La ligne de fuite que permet cette photographie révèle une architecture aux dimensions plutôt somptueuses dans laquelle évoluent un enfant et un adolescent.
Le papier qui semble émaner de la porte-fenêtre, de l'épaisseur du mur, prend deux directions : celui d'un envahissement dans lequel "nage" un enfant et celui d'un élan vertical accompagné du regard.
Deux attitudes comme un jeu : se laisser aller dans le trop plein embrouillé et aussi, stimuler le jaillissement.

Ces "fonds perdus", chutes de papier des imprimeurs, correspondent à l'endroit exact où s'arrête l'encre... cette vacance d'écriture permet d'imaginer une autre histoire, celui de l'instant où l'énergie du jeu s'empare de la matière. A moins que ce ne soit la matière qui devienne la métaphore de l'énergie qui se dégage des personnages...

Quelle ville collective peut en effet s'inventer sans la libération et l'exploration de ces forces individuelles ?
A l'inachèvement de la ville correspond l'inachèvement du mouvement intérieur dont l'explosion révèle simultanément toutes les directions, tous les croisements, toutes les bifurcations...
Et chacun, dans cette mutation entre le dedans et le dehors devient une sculpture évolutive, vibrante et à venir.

Site Internet de l'artiste : http://claireloupiac.com/ 

Idées végétales © Philippe Bucamp

(du 15 avril au 14 mai)

Note d'intention de l'artiste Philippe Bucamp :

"Avoir «Pignon sur rue» c’est être au vu de tous. 

C’est l’ambition de ce projet et de toutes les créations qui vont se succéder pour surprendre le public, dans un lieu stratégique de la ville.

Les visuels que je vous propose cherchent à dialoguer avec le public, les publics.

Pour éveiller la curiosité tout en traduisant ce qu’est la ville et ce lieu symbolique de la Croix de Chavaux : un lieu de croisement, situé entre espace piéton et circulation,  entre haut et bas Montreuil, espace de mixité sociale et de mixité des origines.

Leur composition graphique s’appuie sur la technique traditionnelle de la gravure sur bois, qui, retravaillée en infographie, prend une dimension contemporaine. Un mélange de techniques dynamique qui rend hommage à la mixité de la ville et crée des passerelles entre le passé, le présent et l’avenir."

// Proposition  : Idées végétales
Techniques mixtes : Gravure sur bois et travail numérique
Le troisième visuel (Idées végétales) porte dans son branchage la ville de proche banlieue qu’est Montreuil, entre urbanisme et nature, mixte et vivante.

Site internet de l'artiste : www.philippebucamp.com 

Le Profil de Christine Coste

(du 14 mars au 13 avril)

Derrière l'oeuvre de Christine Coste, l'ambition de "donner un Profil à la Ville. Derrière les habitats se logent les habitants, tissu humain qui forme la ville.
Les architectures sont les enveloppes et les murs extérieurs sont leur peau. Le mur se voit comme frontière entre le dedans et le dehors, entre l’intime et le public. Sur cette frontière se dessine un profil géant, empreinte de la vie interne. Habitants et habitats se retrouvent projetés sur un même plan, à la même échelle, la frontière s’estompe. La présence humaine est dévoilée au regard de tous..."

Téléchargez la note d'intention complète de Christine Coste

Site Internet de l'artiste : www.christinecoste.fr

Joie dans nos cœurs, ici et ailleurs © Dédé Macchabée

(du 14 février au 13 mars)

Dédé Macchabée réside depuis plus de 10 ans à Montreuil. La "peintresse" s'est emparée du projet Pignon sur rue pour proposer au regard des passants de la ville et d'ailleurs,  la vision de Son Montreuil.

L'oeuvre délivrée, "Joie dans nos coeurs, ici et ailleurs"' est un portrait rêvé, métaphorique et symbolique. Il rassemble des éléments emblématiques de Montreuil et sa culture urbaine : murs à pêches, mairie, Mozinor, la lune de Méliès, usines, grues... Ces éléments, en arrière plan, sont tissés dans l'ambiance tendre et verdoyante d'un paysage urbain foisonnant et détaillé.

Au premier plan, les montreuillois, représentés par les joyeux monstres de l'artiste. Leur diversité renvoie à la richesse cosmopolite et culturelle des habitants. Quant aux monstres des vaisseaux, ils contribuent à dynamiser plus encore une trame narrative laissée à l'entière imagination des passants. Qui sont-ils, où vont-ils, de retour ou sur le départ ?

Le tableau rassemble ainsi un mélange d'éléments forts, saillants, lisibles d'un coup d'oeil du passant distrait et le renvoyant à un reflet merveilleux de lui-même et de son voisin. Mais aussi de détails plus discrets et codés à déchiffrer en s'absorbant dans une contemplation poussée. Et enfin de motifs intermédiaires en saillance, aux sens ambigus, clefs d'un investissement imaginaire dans le tableau et dans la ville.

Page Facebook : Dédé Macchabée

Séance d'apnée de Malvina

(du 15 janvier au 13 février 2014)

Malvina travaille depuis plus de 20 ans sur le thème de l'eau et des fonds sous-marins. Cette passion a commencé en 1992 lorsqu'elle s'est inscrite au club de plongée de Montreuil. C'est également à la piscine, au stade Maurice thorez, qu'elle a réalisé ses premières peinture en immersion. 

Dans le cadre de "Pignon sur Rue", Malvina, avec Séance d'apnée,  offre aux passants la vision d'un espace qui invite à la découverte d'une expérience sensorielle, ludique et accessible à tous.

Elle a fait le choix d'une perspective qui s'harmonise dans l'espace, depuis le carrefour de la Croix de Chavaux jusqu'à l'entrée de la rue du Capitaine Dreyfus.

La Rosalie de Frédéric Oudrix

(du 15 décembre 2013 au 14 janvier 2014)

Avec son œuvre La Rosalie, Frédéric Oudrix a tenu à rendre hommage à l'un de ses voisins qu'il a surnommé « Cow-boy », en référence au goût prononcé de celui-ci pour le grand ouest américain. Mordu de fabrication de maquettes de bateaux miniatures qu'il baptisait du prénom de ses anciennes conquêtes, « Cow-boy » a un jour fait cadeau de Rosalie, un trois-mâts de 20 centimètres, à Frédéric Oudrix. « Je l'ai photographié à bout de bras dans les rues de Montreuil » déclare-t-il. Ici Rosalie offre en perspective la rue de la Révolution.

Tous Montreuil n°107

Site Internet de l'artiste : Oudrix.fr

Inspiration d'Isabelle Cochereau

(du 15 novembre au 14 décembre 2013)

L’œuvre d’Isabelle Cochereau, intitulée Inspiration s’adosse comme tout son travail à l’histoire de la peinture et aux grands maîtres. On la reconnaît à son « orchestration visuelle » qui a déjà fait sensation au musée de la Photographie de Berlin ou ces derniers mois à la galerie Dufay-Bonnet à Paris et à la galerie Art de la rue Chantiers Art House à Bruxelles.

Volontiers présente à Montreuil lors d’expositions collectives comme Les Manufacteries, Las Noches de los muertos, les portes ouvertes des ateliers d’artistes… Isabelle Cochereau fabrique des images avec de savants calculs informatiques, et nous fait entrer dans un univers où s’épanouissent humour, allégresse, insolence, malice, profondeur. « Constituée de quelques symboles montreuillois, cette image nous présente un personnage fantasque et surréaliste, décrit-elle. Voici donc le conservatoire en guise de chapeau, la Nature et ses pêches élevées au rang de décorations honorifiques… (…) »

Mais qui est ce personnage ? « Un grand bonhomme à moustache qui faisait du cinéma ? Peut-être… mais chacun pourra y reconnaître un ancêtre, un ouvrier, un militant, un poète. Puisse-t-il offrir aux passants un peu de son mystère et de sa fantaisie.» 

Tous Montreuil n°104

Site Internet de l'artiste: isabellecochereau.fr

L'art de la rue

Comme un musée à ciel ouvert, l’art de la rue « existe depuis les débuts de l’humanité, explique Jane Toussaint, responsable de la Mission pour les arts plastiques. L’art mural se manifeste dans la Préhistoire et dans l’Antiquité. Aujourd’hui, les peintres en décors, peintres muralistes, fresquistes, designers urbains rivalisent de savoir-faire et d’imagination pour accompagner la vie d’un lieu, faire corps avec le support, participer à l’atmosphère d’un site ». En France, les dessins dans la grotte de Lascaux qui datent de 17 000 ans, ont évolué vers un espace urbain ouvert depuis les années soixante au street art : affiches, graffiti, bombe aérosol, pochoir, mosaïque, sticker, sculpture…

Propos recueillis par :

Tous Montreuil (n°104)