La gestion différenciée et les jardiniers municipaux

A la conquête de la biodiversité

Pour contribuer à enrayer le déclin de la biodiversité, Montreuil développe des aménagements favorables au maintien et au développement de la faune et de la flore sauvage (renaturation de mares ou du ru Gobétue, par ex.) et des pratiques d'entretien des espaces verts plus vertueuses comme "la gestion différenciée" dans les espace publics (parcs, squares, accompagnement de voirie, écoles..).

La gestion différenciée consiste à adapter le mode d’entretien de chaque espace vert communal en fonction de ses usages et de ses caractéristiques.
Des interventions moins systématiques et plus personnalisées aux sites permetent de garantir des habitats plus équilibrés, plus résistants et susceptibles d'accueillir une plus grande biodiversité.

Pour des habitats plus favorables à la biodiversité

Cette démarche se met en place progressivement sur 5 ans après une première phase de formation des équipes de terrain qui ont participé à la définition des plans de gestion grâce à leur connaissance du terrain. Cet accompagnement au plus près des équipes est essentiel : il transforme les jardiniers "tondeurs-planteurs" en éco-jardiniers qui oeuvrent à la préservation de la biodiversité en cherchant comment attirer tel insecte ou petit mammifère. Ainsi, des référents de chaque équipe participent à l'observation des espéces (inventaire participatif professionnel en fin de saison). Ceci a permis d’observer de nouvelles espèces comme des vers-luisants, très rares en Ile-de-France puisqu’ils vivent dans les milieux peu pollués et un orchis bouc (Himantoglossum hircinum - orchidée terrestre européenne).
Pour accompagner cette démarche et inviter les habitants à changer le regard porté sur la qualité des espaces, une communication adaptée site par site est mise en place : panneaux, site internet, journal municipal, conseils de quartier.

Concrètement, les espaces verts communaux gérés par les équipes du Service Jardins et Nature en Ville sont définis selon 4 niveaux d'entretien :

1 - l'entretien naturel

C'est un entretien avec peu d’intervention (limitation des plantes envahissantes,ramassage de déchets, entretien des mares, seuls les abords sont entretenus plus souvent. Vocation à la promenade et à la découverte de la faune et la flore. Présence de friches, haies libres, bois morts, ronciers, prairies avec une majorité de végétaux indigènes favorisant les insectes, les oiseaux et les petits mammifères.

2 - l'entretien semi naturel

C'est un entretien modéré destiné à apporter un côté champêtre à la ville. Le fleurissement est naturel et le végétal plus libre. L'objectif est de préserver des zones d'apparence naturelle tout en développant la biodiversité. Besoin fonctionnel, à usage de loisirs de plein air. Présence de prairies fleuries fauchées une fois l'an, de sous-bois, de boisement, de haies champêtres...

3 - l'entretien jardiné

C'est un entretien régulier et soigné dont les pratiques sont plus libres selon la situation. La nature est toujours domestiquée mais l'intervention humaine est moins visible. L’usage est calme. Pelouses régulièrement tondues, parterres de plantes vivaces désherbés et haies taillées annuellement.

4 - l'entretien soigné

C'est un entretien soutenu et régulier. Le fleurissement est horticole, les plantes sont sélectionnées pour leurs aspects esthétiques et ornementales afin de valoriser l'espace.
La végétation spontanée n’est pas tolérée, l'entretien y est le plus soigné possible : tontes régulières avec ramassage, tailles de haie, désherbages et débroussaillage au pied des arbres, découpage des bordures, arrosage automatique..

Quatre sites "témoins" ont été définis : le parc montreau, le square marcel cachin, le square patriarche et le champ de poires : ils concentrent différents niveaux d'entretien et différentes techniques mises en oeuvre sur un même site. Cela permet aux usagers de bien différencier ces modes de gestion et de comprendre leur finalité.

Phase 1 : Des techniques d'agroécologie

Prairie fleurie :
Technique de végétalisation alternative d'un espace vert qui consiste à semer diverses graminées et plantes à fleurs. La végétation ne nécessitera qu'un seul fauchage annuel, généralement après la chute des graines à la fin de l'été. L'objectif est de développer la biodiversité en apportant un panel floristique très varié et des refuges (végétation haute). Il existe différents types de prairies, une prairie mellifère favorisera l'apparition de pollinisateurs.

Écopâturage :
Technique d'entretien du paysage consistant à mettre des animaux (moutons, ou chêvres par ex.) en pâturage généralement pour empêcher la "fermeture" d'un milieu et préserver la faune et la flore des milieux prairiaux.

Tondeuse mulching :
La tondeuse mulching est une tondeuse qui va broyer très finement l'herbe tondue et la laisser sur place. Ce broyat léger, non visible, va alimenter la vie du sol en se décomposant. Ce type de technique permet d'éviter les transports des tontes souvent considérées comme un déchet.

La Plantation sur cellulose :
C'est une technique de paillage à base de cartons posée sur le sol entre les plantes, permettant ainsi de garder l’humidité ; limiter les adventices et réactiver le sol grâce à l'arrivée des lombrics. En général les cartons sont recouverts eux-mêmes d'une couche de broyat.

La gestion des rémanents :
Pour éviter d'exporter toute la matière verte en décharge, les tontes sont principalement réalisées en mulching (coupées finement et laissées sur place) en classe 2 dite jardinée. On peut également réutiliser les rémanents en formant des haies sèches pour offrir des abris à la biodiversité.

Une taille modeste :
On applique une taille plus respectueuse des arbres et arbustes qui se base sur le mode de développement des végétaux et les périodes de taille.

Phase 2 : Mieux accueillir la petite faune

Des abris à petite faune ont été intégrés aux espaces sur 28 sites (hiver 2020 -2021) : des abris à hérissons, des nichoirs à oiseaux. L'utilisation des rémanents pour créer des abris tels des haies sèches et des abris à hérisson a été accentuée. Seuls les nichoirs à oiseaux ont été achetés car leur confection est trop longue et trop complexe avec seulement des rémanents.

Des modules arbustifs ont été mis en place pour renaturaliser les espaces et pour essayer de recréer des lisières de bois ou des sous-bois avec des végétaux toujours indigènes. Des haies dynamiques ont également été mises en place pour permettre à la faune d’avoir des lieux de cachettes et des endroits pour se nourrir. Ces modules ont pour but de remettre en place des ambiances "naturelles" pour attirer les animaux vivants dans ces milieux.

Les arbustes plantés ont été choisis pour leur production de baies ou de fruits à coques destinés à nourrir la faune.

La gestion différenciée expliquée en vidéo

Localisation des sites en gestion différenciée

 

Plus de renseignements :
Service Jardins et Nature en Ville
01 48 70 60 08
montreuilestnotrejardin@remove-this.montreuil.fr

Plaquette "Connaître et protéger la biodiversité à Montreuil"

Pour mieux connaître l'action de la ville en faveur de la préservation et du développement de la biodiversité.

télécharger la brochure "Connaitre et protéger la biodiversité à Montreuil"