Pollution des sols et de l'eau

Plusieurs études réalisées sur les sols Montreuillois ont permis de disposer d’éléments sur la qualité des sols du territoire. La première menée par la Direction Régionale et Interdépartementale de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Forêt d'Ile-de-France (DRIAAF) entre 2008 et 2010, a permis de caractériser la contamination globale des sols dans le secteur des murs à pêches, mais aussi d’analyser les légumes qui y étaient cultivés.

Elle a été approfondie par les analyses menées depuis 2020 dans le cadre de l’accompagnement aux projets d’agriculture urbaine que la Ville réalise avec SecurAgri dans ce même secteur des murs à pêches.

Un atelier de sensibilisation organisé en 2023 lors des journées du patrimoine auprès de 85 jardiniers particuliers a permis de compléter ces données. La ville de Montreuil dispose désormais d'éléments généraux sur la qualité des sols de son territoire.

  • les sols montreuillois existants sont principalement pollués aux métaux lourds (plomb, cadmium, cuivre, mercure et zinc). Les analyses faites sur les légumes et les fruits produits dans les parcelles des murs à pêches montrent que les seuils réglementaires sont dépassés pour environ 30 % des échantillons de certains végétaux prélevés. Cette contamination est due à l'apport de gadoues parisiennes pour l'amendement réalisé depuis la fin du XIXe siècle. Une grande partie des terrains de la petite couronne est également concernée. Certaines parcelles où la terre a été rapportée peuvent être moins voire pas polluées (le cas de nombreuses résidences), d’autres au contraire ont pu accueillir des activités industrielles ayant ajouté des polluants supplémentaires.
     
  • il n'est pas prévu de retirer toutes les terres "polluées" ni de les remplacer par d'autres plus "propres", ce qui serait très discutable écologiquement (problèmes de mise en décharge pour ces terres, de transport par camion de nouvelles terres, de prélèvement de terres agricoles ailleurs...). Une épuration par les plantes (phytoremédiation ou phytoextraction), même si elle est envisagée dans certaines parcelles, reste encore hypothétique et longue pour ce type de polluant (les résultats sont meilleurs avec les hydrocarbures ce qui n'est pas le cas à Montreuil).

▶︎ Il nous faut donc apprendre à vivre avec

En l’absence de données sur une éventuelle contamination des sols de vos jardins, il est recommandé d’appliquer des mesures de précautions simples, recommandées par l’Agence Régionale de Santé (ARS), en adaptant vos pratiques de jardinage. Car lorsqu'un sol est anormalement contaminé, ce sont autant les manipulations de la terre elle-même (et le risque de porter la main à la bouche), et leurs fréquences, que la consommation des végétaux, qu'il convient de limiter.

  • Porter des gants, des bottes et des vêtements de jardinage et les retirer avant l’entrée dans la maison,
  • Laver systématiquement vos mains, les outils, ainsi que les légumes cultivés, même poussant dans les bacs hors sol,
  • Ne pas consommer régulièrement les végétaux produits dans votre jardin en pleine terre et limiter la culture de végétaux à certaines espèces peu ou pas accumulatrices. Ainsi il est recommandé de ne pas consommer d’aromates (thym, menthe, basilic, sauge, romarin…), de légumes feuille (salades, blettes, choux…), tiges (poireaux, rubarbe…), tubercules (pommes de terre), et racines (carottes radis...) Privilégiez les légumes fruits (tomates, courgettes, potiron…), petits fruits (groseilles, cassis, myrtilles) et les fruits.

Un arrêté municipal de 2012, en cours de révision, interdit la distribution de certains végétaux cultivés dans le secteur des murs à pêches :

  • Aromates (thym, menthe, persil, origan, sauge, romarin…) légumes feuilles (salade, blettes…), légumes tiges (poireaux, rhubarbe…), légumes racines (radis, betteraves…) légumes tubercules (Pommes de terre…)

Il convient par conséquent de privilégier les légumes fruits (courges, tomates…), les petits fruits (groseilles, cassis, myrtilles, mûres…) et les fruits (pommes, poires…).

Il est possible de cultiver les fleurs dans la terre (sous réserve de respecter de bonnes pratiques de jardinage) et de concentrer les légumes dans un bac hors-sol avec de la terre cultivable rapportée (attention à sa provenance) en l’isolant de la pleine terre par la pose d’un géotextile. Des méthodes permettent de "créer" un sol de culture sans lien avec le sol en place (type lasagna bed ou jardin en lasagnes en permaculture)

Amender la terre par du compost semble dans une certaine mesure diluer la pollution, jouer sur l'acidité du sol peut limiter le transfert des polluants vers les plantes, et évidemment jardiner de façon écologique (les pesticides sont des polluants très sensibles pour les femmes enceintes et les enfants.

Pesticides : Effets sur la santé


À NOTER : La ville fait effectuer des analyses de sol uniquement pour les projets de jardin partagés (collectifs, associatifs, ouverts) sur les terrains municipaux et non pas sur le domaine privé.
Si vous souhaitez faire analyser votre sol, vous pouvez contacter un laboratoire en demandant la grille d'analyse et les recommandations (nous contacter à environnement@remove-this.montreuil.fr pour obtenir des adresses).

En savoir plus :

les études de la DRIAAF sont accessibles depuis la page de l'observatoire de l'environnement (rubrique sol et sous-sol - S3) 

▶︎ Sols pollués et projet agriculturel dans les murs à pêches

La Ville de Montreuil souhaite développer dans le secteur des murs à pêches des projets de micro-fermes à vocation économique. Dans ce contexte, la pollution en place est un facteur limitant pour ces projets. En 2019 la Ville a souhaité avoir une connaissance plus fine de cette problématique et a engagé un partenariat avec SecurAgri (bureau de recherche sous contrat avec AgroParisTech) afin d’accompagner les projets d’agriculture urbaine dans 11 parcelles des Murs-à-Pêches. Des diagnostics de sols et analyses de végétaux y ont été réalisés afin d’évaluer les risques associés, et mettre en place des mesures de gestion (recouvrement par du broyat, délimitation et sanctuarisation de certaines zones très contaminées, adaptation des pratiques de jardinage) dans le but de maintenir l’activité, quand cela est possible, tout en réduisant les risques d’exposition.

En savoir plus :

Voir la page 11 de l'OAP (Orientation d'Aménagement et d'Orientation du secteur des murs à pêches) du PLU

▶︎ La pollution de l'eau de la nappe

Un rapport d'analyse du LREP de 27 avril 2009 a montré une pollution de l'eau de nappe superficielle du Travertin de Brie rue Saint Antoine et impasse Gobétue par des Composés Organiques Volatils de la famille du tétrachloroéthylène. A l'exception de l'eau provenant du réseau d'eau potable, toutes les eaux d'autre origine sont considérées a priori comme non potables et ne peuvent donc être utilisées qu'à certains usages industriels commerciaux ou agricoles sans rapport avec l'alimentation et les usages sanitaires.

Considérant que l'usage par des particuliers d'une eau susceptible de contenir des polluants d'origine industrielle parait présenter des risques pour la santé, il est interdit d'utiliser de l'eau provenant de la nappe superficielle (puis, forage..) pour des usages alimentaires dans la zone délimitée par :

  • à l'ouest du tracé du prolongement du tramway T1, puis les rues de Rosny, Saint Just et Paul Doumer,
  • à l'est par l'axe déterminé par les rues Charles Delavacquerie, Paul Lafargue, Juliette Dodu. (arrêté municipal du 15 juin 2009).

▶︎ La pollution aérienne

Dans l'état actuel des études, les polluants de l'air semblent moins affecter les produits du jardin que les métaux lourds présents dans le sol. Un nettoyage à l'eau des fruits et légumes élimine une grande partie de ces polluants, mais certains polluants aériens peuvent néanmoins pénétrer au cœur des tissus des plantes.