Pollution des sols et de l'eau

Grâce à la réalisation d'une étude de la Direction Régionale et Interdépartementale de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Forêt d'Ile-de-France (DRIAAF) menée entre 2008 et 2010, aux analyses effectuées dans différents jardins depuis, la ville de Montreuil dispose désormais d'éléments sur la qualité des sols de son territoire.

  • les sols montreuillois existants sont principalement pollués aux métaux lourds (plomb, cadmium, cuivre, mercure et zinc). Les analyses faites sur les légumes et les fruits produits dans les parcelles des murs à pêches montrent que les seuils réglementaires sont dépassés pour environ 30 % des échantillons de certains végétaux prélevés. Cette contamination est due à l'apport de gadoues parisiennes pour l'amendement réalisé depuis la fin du XIXe siècle. Une grande partie des terrains de la petite couronne est également concernée. Certaines parcelles où la terre a été rapportée peuvent être moins voire pas polluées (le cas de nombreuses résidences), d’autres au contraire ont pu accueillir des activités industrielles ayant ajouté des polluants supplémentaires.
     
  • il n'est pas prévu de retirer toutes les terres "polluées" ni de les remplacer par d'autres plus "propres", ce qui serait très discutable écologiquement (problèmes de mise en décharge pour ces terres, de transport par camion de nouvelles terres, de prélèvement de terres agricoles ailleurs...). Une épuration par les plantes (phytoremédiation ou phytoextraction), même si elle est envisagée dans certaines parcelles, reste encore hypothétique et longue pour ce type de polluant (les résultats sont meilleurs avec les hydrocarbures ce qui n'est pas le cas à Montreuil).

▶︎ Il nous faut donc apprendre à vivre avec :

  • Cultiver les plantes ne dépassant pas les concentrations limites ; un arrêté municipal de 2012 prescrit la distribution de certaines plantes dans le secteur des murs à pêches, il est recommandé de le suivre dans les autres secteurs de la ville. 
    • À proscrire : thym, menthe, poireaux, rhubarbe, salade.
    • Dépassements de seuils réglementaires intermédiaires : Pommes de terre, haricots verts, radis, betteraves, fèves.
    • Pas de dépassement de seuil : les choux, les oignons, les légumes fruits (tomates, courgettes,..), les arbres à petits fruits (framboises, groseilles..), les arbres fruitiers.
  • possibilité de cultiver les fleurs dans la terre et concentrer les légumes dans un bac hors-sol avec de la terre cultivable rapportée (attention à sa provenance).
    Des méthodes permettent de "créer" un sol de culture sans lien avec le sol en place (type lasagna bed ou jardin en lasagnes en permaculture)
  • amender la terre par du compost semble dans une certaine mesure diluer la pollution, jouer sur l'acidité du sol peut limiter le transfert des polluants vers les plantes,
  • et évidemment jardiner de façon écologique (les pesticides sont des polluants très sensibles pour les femmes enceintes et les enfants.
Pesticides : Effets sur la santé


À NOTER : La ville fait effectuer des analyses de sol uniquement pour les projets de jardin partagés (collectifs, associatifs, ouverts) sur les terrains municipaux et non pas sur le domaine privé.
Si vous souhaitez faire analyser votre sol, vous pouvez contacter un laboratoire en demandant la grille d'analyse et les recommandations (nous contacter à environnement@remove-this.montreuil.fr pour obtenir des adresses).

En savoir plus :

les études de la DRIAAF sont accessibles depuis la page de l'observatoire de l'environnement (rubrique sol et sous-sol - S3) 

▶︎ Sols pollués et projet agriculturel dans les murs à pêches

La Ville de Montreuil souhaite développer dans le secteur des murs à pêches des projets de micro-fermes à vocation économique. Dans ce contexte, la pollution en place fait figure de facteur limitant pour ces projets. Aussi des expériences en cours de phytobioremédiation (assainissement du sol par les plantes) avec des chercheurs et des bureaux d'études pourraient permettre d'étudier les projets d'installation futurs et d'indiquer un niveau de risque parcelle par parcelle en fonction de la pollution en place, de la présence ou non d'enfants et de visiteurs, du type de plantes projetées, des possibilités d'extraire et de valoriser les plantes accumulatrices de métaux lourds (valorisation en huile essentielle par ex.) dès le début du projet.

En savoir plus :

Voir la page 11 de l'OAP (Orientation d'Aménagement et d'Orientation du secteur des murs à pêches) du PLU

▶︎ La pollution de l'eau de la nappe

Un rapport d'analyse du LREP de 27 avril 2009 a montré une pollution de l'eau de nappe superficielle du Travertin de Brie rue Saint Antoine et impasse Gobétue par des Composés Organiques Volatils de la famille du tétrachloroéthylène. A l'exception de l'eau provenant du réseau d'eau potable, toutes les eaux d'autre origine sont considérées a priori comme non potables et ne peuvent donc être utilisées qu'à certains usages industriels commerciaux ou agricoles sans rapport avec l'alimentation et les usages sanitaires.

Considérant que l'usage par des particuliers d'une eau susceptible de contenir des polluants d'origine industrielle parait présenter des risques pour la santé, il est interdit d'utiliser de l'eau provenant de la nappe superficielle (puis, forage..) pour des usages alimentaires dans la zone délimitée par :

  • à l'ouet de l'A186, puis les rues de Rosny, Saint Just et Paul Doumer,
  • à l'est par l'axe déterminé par les rues Charles Delavacquerie, Paul Lafargue, Juliette Dodu. (arrêté municipal du 15 juin 2009).

▶︎ La pollution aérienne

Dans l'état actuel des études, les polluants de l'air semblent moins affecter les produits du jardin que les métaux lourds présents dans le sol. Un nettoyage à l'eau des fruits et légumes élimine une grande partie de ces polluants, mais certains polluants aériens peuvent néanmoins pénétrer au cœur des tissus des plantes.